L’autre sillon lorrain…

Jean-Claude Passetemps vient de poser ses vinyles du côté de la Galerie à Nancy.
Jean-Claude Passetemps vient de poser ses vinyles du côté de la Galerie à Nancy.

À la tête de School Bar Records au cœur de la Galerie (nouveau lieu nancéien culturel et artistique) au 31 rue des Quatre Églises à Nancy et en provenance de Mécrin en Meuse, Jean-Claude Passetemps a posé ses vinyles et sa passion des 33 tours dans la cité ducale. Une nouvelle étape dans la vie rythmée de ce passionné d’une autre musique, celle des moteurs de grosses cylindrées et particulièrement d’Harley-Davidson.

Les 45 tours passent rapidement dans ses mains expertes ! Un coup d’œil sur la jaquette, ils sont alors classés par pertinence avant de regagner les casiers avec leurs grands frères 33 tours. Une petite légion de 5 000 vinyles savamment agencés au sein de la Galerie (le nouveau lieu nancéien culturel et artistique au 31 rue des Quatre Églises). C’est ici, depuis le 15 décembre, que Jean-Claude Passetemps a installé son School Bar Records. «Poser mes disques, accrocher des collectors et mes affiches dans mon propre écrin au sein de la Galerie, c’est un rêve qui se réalise ! Quand j’ai appris que ce lieu allait ouvrir, je n’ai pas hésité ! Déjà il y a une vingtaine d’années j’hésitais, entre, ouvrir une boutique de disques à Nancy ou un atelier moto chez moi à Mécrin. Aujourd’hui, j’ai les deux !» Look de biker, normal le meusien est le pilote depuis vingt ans du School Bar Atelier (une référence dans l’univers de la moto) où il assouvit sa passion des grosses cylindrées version customisation. Des Harley-Davidson principalement pour celui qui est président du chapitre 176 du fameux moto-club américain Les Boozefighters MC (créé il y a près de 70 ans par des motards revenus de la seconde guerre mondiale). En mai prochain (les 5 et 6), il organise un nouveau Swap Meet à Mécrin, une petite référence en matière de rassemblement d’Harley où le chanteur Renaud est d’ailleurs venu en 2016. «Nous avons un ami commun qui lui a parlé de mon travail sur les motos. Il m’a appelé, il est venu voir et cela a marché entre nous, c’était vraiment surprenant de le voir arriver.» Quand il passe à Paris, Jean-Claude Passetemps va chez le chanteur qui lui donne une partie de sa collection de disques. «Un moment fort, un régal.»

Passion entreprenante

Entre deux classements de cartons bourrés de vieux vinyles, il vous livre l’anecdote comme si de rien n’était ou presque ! Il a acheté son premier vinyle à 14 ans pendant les vacances en Allemagne avec ses parents. Un album du groupe rock anglais Wishbone Ash pour les puristes «et depuis je n’ai jamais arrêté d’en acheter.» Brocantes, bourses aux disques, rachat de lots complets, «quand j’ai commencé à avoir des doubles, je me suis dis pourquoi pas les vendre et cela a débuté ainsi.» Sa passion pour l’objet n’a pas de limite mais le barbu tatoué s’affiche comme éclectique au niveau des goûts musicaux. «J’écoute aussi bien du metal, du rock, du jazz, du punk, de la variété française, du rap ou encore de l’électro.» Et cela se ressent dans les bacs où la consonance rock est tout de même bien présente. Un business ? «Si je voulais vraiment gagner de l’argent, je ne ferai pas cela.» Une passion entreprenante et un peu dévorante mixée à son activité liée à la moto où ses prestations s’affichent comme des références dans le milieu. Deux passions qui se rejoignent et qui vont de paire pour le Lorrain «mais ce n’est pas forcément le cas chez les différentes personnes que je croise dans ses deux milieux.» Reste que les passerelles sont bien présentes. Le rock’n’roll est l’une d’entre elles. Plus qu’une musique, c’est une approche de la vie, une philosophie à part entière, un partage même si les a priori ont la vie dure. Ce partage, Jean-Claude Passetemps le véhicule et le transmet au quotidien. Son School Bar Records n’est autre qu’une continuité de sa personnalité, un genre d’incarnation. Un lieu et un personnage à découvrir. Cela vaut son lot de microsillons…