"L'artisanat, secteur économique fiable et solide"

L’an dernier, l’artisanat était l’invité d’honneur du salon Créer au travers, notamment, de la Nuit de l’artisanat. Où en est ce secteur économique à la veille de l’édition 2013 du salon. Questions à Alain Griset, président de la chambre de métiers et de l’artisanat de région Nord-Pas-de-Calais.

"L'artisanat, secteur économique fiable et solide"
D.R.

Alain Griset.

 

La Gazette. Où en est l’artisanat régional en matière de création d’entreprise ?

Alain Griset. L’artisanat est toujours le bon élève de la création d’entreprise. Au 30 juin 2013, le solde créations/disparitions est positif de 1 096 entreprises. Le secteur est sur le rythme annuel positif des 2 000 entreprises, qu’il connaît depuis plusieurs années, soit une augmentation de 5% chaque année du nombre d’entreprises artisanales. Le travail mené porte ses fruits dans un contexte économique qui n’est pas facile. L’artisanat régional, c’est 44 670 entreprises actives, L’objectif très ambitieux des 55 000 sera atteint, même s’il sera un peu différé dans le temps. L’atteindre dans les cinq ans sera un exploit. Nous nous employons à y arriver. 

Certains en sont très étonnés…

Beaucoup s’étonnent que la région soit devenue la région créatrice par excellence. L’artisanat y apporte sa pierre. Certes, la région part de loin, mais sa mobilisation collective est indéniable, des moyens importants y sont consacrés, les besoins existent. La région a un potentiel avec des jeunes qui peuvent avoir l’intelligence, aussi bien que d’autres ailleurs, de créer leur emploi, leur entreprise, et avec des besoins à satisfaire identiques à ceux du reste de la France. Globalement, les mentalités ont évolué, mais il reste encore du travail : certains territoires, comme l’ancien Bassin minier ou la Sambre, ne sont pas encore à niveau. Nous allons y développer une politique plus ciblée qui accentuera les recettes que sont la sensibilisation, l’information, l’accompagnement. Nous devons labourer profond. 

Qu’en est-il de l’apprentissage ?

De 10 000 apprentis, la région est passée à 24 000 actuellement, et l’ambitieux contrat d’objectifs et de moyens signé avec l’Etat vise les 40 000. Nous sommes dans une période économiquement un peu compliquée et l’objectif actuel est le maintien du niveau atteint. Même si quelques annonces gouvernementales avant l’été ont pu donner quelques frayeurs, notamment sur l’indemnité compensatrice de formation versée par le Conseil régional, chacun s’accorde à dire que l’apprentissage est la solution. Il faut passer aux actes et donc lui donner des moyens. Dans quelques semaines va ouvrir l’antenne de l’Université régionale des métiers à Caudry, la construction de centres de formation de Bruay-sur-l’Escaut, Lille et probablement Douai devrait démarrer en 2014. Lens est en projet. D’ici à quatre ou cinq ans, le potentiel régional de formation par l’apprentissage va doubler. La formation des apprentis, c’est pour l’artisanat le chemin naturel de la création d’entreprise. Un chef d’entreprise artisanale sur deux est passé par l’apprentissage ! Pour rattraper notre retard en création, il faut rattraper notre retard en apprentissage.