L'arrondissement de Calais double son étendue

L’entrée en vigueur, en ce début d’année, de certaines dispositions de la loi NOTRe provoque une évolution notable pour l’arrondissement de Calais qui double sa superficie. L’aboutissement d’une lente évolution qui est passée par la création des intercommunalités et le redécoupage cantonal.

Une importance accrue pour la sous-préfecture de Calais.
Une importance accrue pour la sous-préfecture de Calais.

 

Hervé Morcrette

Une importance accrue pour la sous-préfecture de Calais.


 

En 1962, M. Vendroux, député-maire de Calais et beau-frère du général de Gaulle, obtient ce qui n’avait pu être réalisé depuis des générations : Calais, première ville du département en nombre d’habitants, devient sous-préfecture. Pour créer cet échelon administratif, on a détaché Calais et Guînes, ainsi que les communes de leurs cantons de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer. Calais et les 27 communes qui l’entourent ont leur sous-préfet.

Première évolution : les intercommunalités. Au début des années 90 naissent les intercommunalités. La première est la communauté de communes de la région d’Audruicq qui regroupe toutes les communes du canton plus celles de Recques-sur-Hem et de Muncq-Nieurlet. À Calais, seules les communes de Sangatte, Coquelles, Coulogne et Marck s’agrègent à la ville-centre pour former une communauté d’agglomération. Le reste de l’arrondissement de Calais se partage entre la communauté de communes du Sud-Ouest du Calaisis qui regroupe neuf communes, les plus proches de l’agglo calaisienne, et la communauté de communes des Trois Pays, constituée des communes du canton de Guînes à l’exception de deux communes mais qui embarque Bainghen qui vient du canton de Desvres. Restent 19 des 22 communes du canton d’Ardres qui vont se regrouper dans la communauté de communes de l’Ardrésis et de la vallée de la Hem. Cette évolution va être complétée par une création passée inaperçue mais lourde de sens : celle du Pays de Calais, qui comprend les cantons d’Ardres et d’Audruicq, pourtant issus de l’arrondissement de Saint-Omer.

Deuxième évolution : le redécoupage cantonal. Beaucoup plus près de nous, en vue des élections départementales de mars 2015, les cantons sont profondément redistribués : Ardres, Audruicq et Guînes perdent leur statut de chef-lieu de canton ! Le canton de Guînes est englobé par celui de Calais 2 et l’on note l’arrivée de Bainghen dans ce canton. Le canton d’Audruicq reste homogène, mais on lui ajoute la commune de Marck-en-Calaisis qui devient chef-lieu de canton. Quant au canton d’Ardres, si les communes les plus au sud se tournent vers Saint-Omer, les huit communes les plus au nord sont rattachées au canton de Calais 2. 

De 28 à 52 communes. Si le découpage des arrondissements était resté en l’état, ce serait vite devenu inextricable. Comment le sous-préfet de Boulogne pouvait-il administrer efficacement Bainghen, commune de son arrondissement mais membre d’une communauté de communes ayant son siège à Guînes et rattachée à un canton calaisien ? Comment le sous-préfet de Saint-Omer pouvait-il appréhender globalement les problèmes de l’ex-canton d’Audruicq dont le chef-lieu est désormais dans l’arrondissement de Calais ? Avec l’application de la loi NOTRe, une commune, Bainghen, a été soustraite à l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer tandis que la totalité des 13 communes de l’ex-canton d’Audruicq et 10 communes de l’ex-canton d’Ardres quittent l’arrondissement de Saint-Omer pour rejoindre celui de Calais. En passant de 28 à 52 communes, celui-ci double sa superficie. Ce redécoupage donne une cohérence entre le bassin de vie et les limites administratives. Il sera plus facile à un habitant de Oye-Plage de se déplacer à Calais plutôt que de devoir aller à Saint-Omer.

Une importance accrue. La sous-préfecture de Calais prend une importance accrue. Il reste toutefois qu’en 1962, le gouvernement de l’époque avait créé une sous-préfecture qui reste incomplète : la Conservation des hypothèques et le tribunal de grande instance ne furent jamais créés. Pis : depuis Mme Dati, le tribunal de commerce a fusionné avec celui de Boulogne-sur-Mer. La nouvelle donne permettra-t-elle que Calais s’émancipe enfin de sa voisine et obtienne tous les attributs d’un chef-lieu d’arrondissement ? En ces temps où la dépense publique doit être contenue, rien n’est moins sûr.