L'agriculture attend mieux

La grogne agricole est rédhibitoire pour tout gouvernement en période éléctorale… Le plan d'urgence dédié à l'agroculture et en particulier à l'élevage commence à se concrétiser dans la région. De quoi calmer et faire patienter. Mais pas de convaincre. Retour sur une urgence sur braise.

L'agriculture attend mieux


"Le prix du lait est descendu jusqu'à 25 centimes dans certains pays d'Europe" selon l'European Milk Board.
 
Le prix du lait est descendu jusqu’à 25 centimes dans certains pays d’Europe” selon l’European Milk Board.

 600 millions d’euros débloqués pour répondre aux multiples difficultés que vivent les “paysans“. C’est conséquent en ces temps d’austérité budgétaire mais ne “résout rien” selon la plupart des organisations syndicales (FNSEA, Coordination Rurale, Confédération Paysanne notamment). Pire ? À peine 50 millions d’euros sont effectivement des aides directes pour les agriculteurs via le Fond d’Allégement des Charges financières (FAC). La majeure partie de l’enveloppe (500 millions d’euros) forment de simples garanties de prêts.

 

Dans le Nord-Pas-de-Calais, le préfet Jean-François Cordet a montré la mobilisation de ses services lors d’une réunion consacrée à la concrétisation du plan Éleveur le 27 juillet dernier. Deux cellules départementales sont à pied d’œuvre “depuis mars dernier” indique la préfecture régionale et “examine en détails les 10 mesures conjoncturelles du plan et leurs modalités de mise en œuvre“. Autour de la table de l’état, établissements bancaires, MSA, centre de gestion, services des finances publiques se coordonnent. La Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) sera le guichet unique des professionnels.

Qui aura droit ?

L’éligibilité des professionnels aux aides directes et indirectes est multiple : “la méthode d’identification des exploitations relevant (…) du plan de soutien (…) s’appuiera essentiellement sur l’analyse de spécialisation et du taux d’endettement” indique vaguement l’Etat. Une réunion complémentaire pour fixer les critères a eu lieu le 11 août dernier. Pour autant, dans le Nord, 24 dossiers ont été examinés et ont pu bénéficier d’aides à hauteur de 140 000 euros. Des reports de charges sont également au programme ainsi que des exonérations temporaires qui pourraient intervenir dans une prochaine loi de finance… Avant les échéances électorales de décembre ?

La grogne s’étend à l’Europe

Le feu se propage en Europe. Après la France, des éleveurs laitiers en Espagne, au Portugal, en Allemagne et en Belgique ont commencé à manifester au début du mois. La baisse des prix du lait – “qui atteint 25 centimes le litre” selon l’European Milk Board – est la ligne rouge franchie par les acheteurs qui a fait sortir de leurs gonds les agriculteurs. Le 30 juillet dernier, les ministres de l’agriculture se sont réunis à Paris. Un autre conseil agricole – exceptionnel – est fixé au 7 septembre prochain. “Paris défendra une augmentation du prix d’intervention sur le marché du lait » a déclaré Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture. Une majorité de pays “pour” n’est pas encore dessinée. En attendant, le mouvement fait la pause et s’occupe des moissons. Mais la braise n’est pas éteinte en Europe.