Basée dans les locaux de Créamanche à Boulogne-sur-Mer

La Virgule, acteur local de l’économie circulaire

À Boulogne-sur-Mer, La Virgule recycle les déchets des grandes enseignes de sport, pour en faire des sacs à dos et des bagages. Portrait cette entreprise qui mise sur l’économie circulaire.

De g. à dr. Nathan Douillard, co-fondateur de «La Virgule», aux côtés de Benoît Gourlet et Maxime Labat.
De g. à dr. Nathan Douillard, co-fondateur de «La Virgule», aux côtés de Benoît Gourlet et Maxime Labat.

L’entreprise La Virgule, basée dans les locaux de Créamanche à Boulogne-sur-Mer, s’est donnée une mission : rendre les sports outdoor circulaires. «Pour ce faire, depuis les 'déchets' des grandes enseignes de sports comme Patagonia, The North Face, Salomon ou encore Decathlon, nous confectionnons des sacs à dos, des bananes, des bagages et des trousses de toilette», introduit Nathan Douillard, co-fondateur, aux côtés de Benoît Gourlet et Maxime Labat. Leurs matériaux sont ainsi issus d’une combinaison de pêche à la mouche défectueuse, d’un zodiac endommagé ou d’un kayak gonflable crevé. Les produits sont vendus sur le site Internet de l’entreprise. «Cette année, nous allons produire 6 000 sacs à dos», chiffre Nathan Douillard.

Une relation gagnant-gagnant, car La Virgule s’offre des matières premières à bas coût et les enseignes de ventes de matériels de sport économisent les frais d’intervention des entreprises de recyclage pour faire enlever leurs déchets. «Pour Decathlon, par exemple, c’est 300 euros pour chaque tonne de déchets retirés. De plus, c’est positif pour sa RSE», ajoute le co-fondateur.

Développer l’activité

Pour confectionner ses sacs à dos, bananes, bagages et autres accessoires, les cinq salariés de La Virgule s’appuient sur des établissements et services d'aide par le travail (Esat) et des entreprises d’insertion, basés en France. «Ils réalisent le nettoyage des matières et le découpage des pièces. L’assemblage, lui, est fait au Portugal», confie Nathan Douillard. Prochainement, pour compléter sa gamme, l’entreprise aimerait lancer un modèle de casquette.

En plus d’agir pour l’économie circulaire, La Virgule fait une promesse à ses clients : celle d’un produit réparable à vie. En effet, les matériaux récupérés étant très résistants, notamment aux UV, au sel et aux intempéries, l’entreprise n’a pas peur de miser sur la réparabilité. «De plus, avec les gisements que nous possédons et les ateliers qui acceptent de travailler pour nous nous pourrions produire dix fois plus», note le co-fondateur. De quoi donner des perspectives d’avenir et envisager davantage de ventes en France, mais aussi en Europe. «Nous ne visons pas au-delà de l’Europe, ce serait contre-nature. Si demain, par exemple, nous voulons vendre des sacs à dos au Chili. Nous produirons depuis le Chili ou l’Amérique du Sud», témoigne l’entrepreneur.

Une levée de fonds de 400 000 euros

Pour lancer leur entreprise, en 2020, Benoît Gourlet, Maxime Labat et Nathan Douillard avaient lancé une campagne de financement participatif via la plateforme Ulule et avaient récolté près de 15 000 euros pour structurer leur entreprise. Cette fois, pour recruter un ingénieur produit, un responsable marketing et développer leur marketing digital, les entrepreneurs font une levée de fonds. L’objectif : récolter 400 000 euros. «Nous avons déjà sécurisé les deux tiers. Nous sommes en bonne voie. La levée de fonds devrait se terminer à la fin du mois de mai», estime Nathan Douillard. La Virgule n’a pas fini de faire parler d’elle.