La ville, son port, ses "transports"...

Le conseil municipal de Calais s'est tenu, le 21 septembre dernier, dans une ambiance où les rebonds économiques ne sont pas encore au rendez-vous. La ville a vu ses derniers squats de migrants détruits par les forces de l'ordre le même jour tandis que la question des transports en commun se pose toujours avec autant d'acuité.

 Le Conseil régional avait décidé de la création d'un conseil portuaire unique suite à la délégation de service octroyée à la Société d'exploitation des ports du Détroit, en janvier dernier, pour les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer.
Le Conseil régional avait décidé de la création d'un conseil portuaire unique suite à la délégation de service octroyée à la Société d'exploitation des ports du Détroit, en janvier dernier, pour les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer.

 

D.R.

 La rentrée à Calais a commencé avec des visites ministérielles, des promesses d’aides dans ses projets de développement économique, des destructions de squats de réfugiés et une polémique sur le projet phare de sa sénatrice-maire : Heroic Land. Ce dernier a fait l’objet d’une enquête de Marianne qui bat en brèche la réalisation de cet outil touristique. Son chef de projet, François Thibous, doit revenir devant les élus rendre compte des financements qu’il a promis il y a six mois. Heroic Land doit mobiliser 250 millions d’euros d’investissement et créer 1 000 emplois sur un territoire qui en a bien besoin.

Le conseil municipal s’est aussi penché sur le plan de déplacements urbains, qui prévoit entre autres le déménagement de la gare routière, du théâtre vers la gare ferroviaire. La Ville mise aussi sur une voie de bus en site propre (cf. nos précédentes éditions sur le versement transport) mais ne semble pas se soucier du stationnement. À Calais, plus de 11 000 véhicules entrent pourtant tous les jours et l’on compte en moyenne moins d’un véhicule par habitant. Les Calaisiens préfèreront-ils les transports en commun ? En tout cas, Jacky Hénin, ancien maire de Calais, a proposé leur gratuité, comme à Dunkerque et comme à Saint-Omer où la gratuité à certains moments ou sur certaines lignes est entrée en vigueur il y a peu.

Le Conseil régional avait décidé de la création d’un conseil portuaire unique suite à la délégation de service octroyée à la Société d’exploitation des ports du Détroit, en janvier dernier, pour les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer.

 J’ai demandé rendez-vous et je n’ai toujours pas de réponse !La question portuaire a également préoccupé les édiles qui ont délibéré sur la représentation de la Ville au conseil portuaire. De deux sièges auparavant, Calais n’en disposera plus que d’un. Majorité et opposition se rejoignent pour exprimer leur mécontentement. “La Ville est ignorée, écartée des instances de décisions. La question des flux touristiques entre le port et la ville est capitale. Nous devons y être associés. De même sur la question de l’emploi : je demande la garantie d’un pourcentage d’emploi locaux. J’ai demandé un rendez-vous à la société de projet et je n’ai toujours pas de réponse !“, s’est indignée Natacha Bouchart, qui a aussi déploré l’absence d’élus au sein de la Société d’exploitation des ports du Détroit : il ne tenait qu’aux collectivités de rejoindre l’actionnariat de ladite société à sa création…

De la solidarité en vue ?
La Ville de Calais va-t-elle devoir aller à la rescousse financière de l’Agglomération ? Natacha Bouchart a parlé d'”hémorragie” à la Communauté d’agglomération dont elle a pris la présidence avant l’été. Lors du conseil d’août, il avait été décidé qu’un rapport financier devait être produit afin de mesurer l’étendue des dégâts financiers occasionnés par la précédente présidence. Mais le document se fait attendre. L’Agglomération n’a toujours pas fait état de malversations ou de gestion douteuse. Et si des factures ont été dissimulées, aucune plainte n’a été déposée comme le réclame l’opposition. À suivre…