La ville en partage en questions

L'université d'été du Conseil français des urbanistes est un rendez-vous incontournable dans le milieu. L'occasion d'aborder un thème particulier et de faire avancer l'urbanisme en général en multipliant les rencontres et temps d'échange.

Les 24, 25 et 26 août aura lieu la 20e université d’été du Conseil français des urbanistes. C’est à Dunkerque, dans le learning center de la ville durable installé à la Halle aux sucres, que se retrouveront des professionnels de l’urbanisme en provenance des quatre coins du pays pour plancher sur le thème de la “Ville en partage : savoir, transmettre et partager la ville”. Une triple approche des champs de l’urbanisme qui passe par les savoirs, notamment celui issu du vécu de la population ; la transmission, des échanges de savoirs et d’expériences au service du bien-être des habitants ; le partage, qui concerne tous les professionnels et utilisateurs de la ville au quotidien (décideurs, acteurs, concepteurs et usagers). Six ateliers permettront aux professionnels présents d’aborder le thème de la ville en partage sous des angles différents : les espaces, les valeurs, les risques, les projets, les mobilités et les savoirs. Conférences, visites urbaines, débats, soirées professionnelles, séances plénières et tables rondes, ainsi que des moments plus conviviaux comme des séances de dédicaces (Alain Cluzet, Frédéric Héran, Elisabeth Pélegrin-Genel, Jacques Lévy, Patrick Norynberg, Yves Raibaud, Nicolas Soulier, Paul Vermeylen, etc.), balades, soirée festive rythmeront ces trois jours. Trois jours qui permettront également des moments de rencontre et d’échanges entre étudiants en master, universitaires, praticiens des collectivités et urbanistes exerçant en libéral ou en agence, en position de maître d’ouvrage, de maître d’œuvre, d’assistant ou de conseil. Lesquels pourront s’interroger sur un autre partage des territoires : “Comment construire ensemble la ville”, ou encore “Une autre ville sinon rien”. Vaste programme…

Encadré

Questions à Philippe Druon, président du Conseil français des urbanistes

La Gazette. L’université d’été du Conseil français des urbanistes a vu le jour en 1996. Quel était l’objectif de sa création?

Philippe Druon. Quand le Conseil français des urbanistes (CFDU) a été mis en place en 1996, trois axes de travail nous ont été demandés par les autorités : 1) de mettre en place un réseau animé et régional des urbanistes, lequel compte aujourd’hui une petite dizaine d’associations en région ; 2) de mettre en place une qualification des urbanistes, ce qui a donné naissance à l’Office pour la qualification des urbanistes en 1998 et qui sera représenté en session lors de l’université d’été à Dunkerque ; 3) et enfin, donc, de mettre en place des universités d’été pour réunir les urbanistes et être le lieu de débat d’idées. L’objectif est de faire avancer la cause des urbanistes tout en permettant à tous d’échanger. D’ailleurs chacun apporte autant qu’il reçoit.

Vingt ans plus tard, quel intérêt la profession porte-t-elle à cette manifestation?

Chaque année, ce sont 150 à 160 personnes qui participent à l’université d’été. C’est un moment de réflexion, non corporatiste, dont le but, quelque part, est de réinventer l’eau chaude. Et de repartir gonflé dans notre métier, que ce soit en libéral, en collectivité, en bureau d’études, etc.

Pourquoi avoir choisi le thème de la ville à partager?

La ville, dans toutes ces dimensions, est un lieu de frottement, de frottement dans l’espace public, donc il est important de se poser la question des rapports. Se posait aussi la question de la privatisation de la ville, d’une certaine manière : les centres commerciaux, certains espaces publics… Et le fait que la ville est parfois menacée dans sa conception de l’espace public. Tout ça a débouché sur l’organisation de six ateliers, qui sont une manière de décomposer le problème.

Après Lyon, Poitiers ou encore Amiens, la manifestation pose ses bagages à la Halle aux sucres, le lieu sur le territoire dunkerquois dédié à la ville durable. Qu’avez-vous pensé de ce bâtiment lors de vos premières visites?

C’est un lieu assez magique, très présent sur son môle et qui met en synergie les quatre grosses entités qui touchent à l’urbanisme. C’est un lieu tout à fait passionnant, qui dépasse la dimension locale et qui, je pense, va beaucoup plaire.