La ville de Saint-Pol-sur-Mer se fait poser un miroir

Après le beffroi, Saint-Pol-sur-Mer s'offre, probablement, la plus grande photo de son territoire sur le sol du hall de la mairie. Une entreprise métropolitaine a innové avec la pose d'une surface bien spécifique.

La ville de Saint-Pol-sur-Mer se fait poser un miroir
D.R.

La pose de l'imprimé photo sur le sol du hall de la mairie de Saint-Pol-sur-Mer.

Les briques jaunes de la mairie de Saint-Pol-sur-Mer rayonnent au soleil de juillet. Sur le sol, le nouveau pavage est flambant neuf. A moins de 500 mètres, l’ombre du beffroi nous rappelle à son souvenir. Le 11 juillet dernier, le député-maire Christian Hutin inaugurait le nouveau hall d’entrée de sa mairie et son nouveau “revêtement” inédit : une photographie de 150 m2

Choisie par l’architecte du chantier pour son caractère «innovant», l’entreprise Crouzet a étudié minutieusement le challenge. «Au départ, on a un sol béton avec une partie carrelée. On a dû recouvrir d’un réagréage béton avant les poses suivantes», explique Jean-Maurice Morque, dirigeant de la PME roubaisienne. Le bureau d’études, après quelques essais, découvre qu’il faut un primaire en résine noir plutôt que blanc «pour l’effet contraste de la photo». Une seconde résine vient recouvrir le sol qui va accueillir «la toile». Avec une contrainte forte : les passages incessants − on compte notamment plus d’une centaine de mariages par an… La carte ne doit pas s’effacer avec le temps.

Microperforation et couches de résine. La photo se présente sur un papier perforé de milliers de trous qui laissent passer la résine : «une perforation tous les 2 millimètres, sourit l’homme. C’est ce qui va lier toutes les résines (six !) et maintenir la photo». Avec une surface où prend place du mobilier, pas question de poser une photo d’un seul tenant. Le choix d’une trentaine de laizes est adopté. Dernière étape, le temps de pose qui paralyse le chantier : «on a expliqué qu’on voulait le chantier pour nous seuls les 15 derniers jours. Je ne voulais aucune poussière.» Jean-Maurice Morque installe son bureau sur la passerelle qui surplombe le hall et interdit tout passage. Il livre entre Noël et Nouvel An 2013. «On est une structure qui réagit vite. On a un carnet de commandes très court et on privilégie les chantiers qui donnent de la place à l’innovation.» Jean-Maurice Morque, ancien de Centrale Lille, a repris l’entreprise en 2009, après un parcours dans la banque, l’industrie et le conseil. A l’époque, Crouzet était dans sa cinquantième année. La conception et la fabrication d’espaces permettent de rester imaginatif et innovant. «Pour ce chantier, on a fait faire une résine spéciale chez un fournisseur en Flandre. L’idée de la microperforation, on l’a eue avec un imprimeur de Tourcoing», conclut-il.