La ville à tous les temps
Depuis quelques années, les grands chantiers se succèdent et dessinent au territoire dunkerquois un visage nouveau. La Halle aux sucres fait partie de ceux-là.
Avec son panorama à 360° sur tout Dunkerque, la Halle aux sucres, colosse de brique et de pierre implanté en plein cœur de la cité portuaire, offre une vision unique, et pourtant multiple de la ville.
Scindé en deux parties aux larges façades vitrées, le bâtiment, recouvert d’une double peau d’acier, a entièrement été repensé autour de sa nouvelle identité de laboratoire sur les questions urbaines. Depuis l’été, les premiers locataires ont investi l’endroit : la direction générale du développement urbain de la communauté urbaine de Dunkerque, l’AGUR (Agence d’urbanisme et de développement de la région Flandre-Dunkerque), ainsi que l’INSET (Institut national spécialisé d’étude territoriale). Suivront prochainement le Centre de la mémoire urbaine (les archives municipales et communautaires) − «6 kilomètres de rayonnage à déménager dans le bon ordre», précisait William Maufroy, conservateur en chef des archives de Dunkerque −, puis le Learning Center. «C’est un centre de ressources magnifique, mais l’intérêt d’être regroupé, c’est aussi de pouvoir rencontrer d’autres acteurs du territoire. Et en termes de rayonnement, c’’est une vraie opportunité pour l’agence», s’enthousiasmait Pascale Montéfiore de l’AGUR. «C’est un beau lieu de partage et de ‘faire ensemble’», confirmait de son côté Sylvie Guillet, directrice de l’INSET.
Implantée au Môle 1, la Halle aux sucres est donc un lieu dédié à la ville − une ville conjuguée à tous les temps −, qui aura nécessité 36 M€ d’investissement et l’intervention de l’architecte Pierre-Louis Faloci. Ses priorités ont été de «ménager et renforcer la poétique propre de la halle et sa monumentalité» (10 000m² répartis sur deux ailes et six niveaux), d’«offrir une première impulsion à la requalification urbaine et paysagère de cette tranche de quartier portuaire», sans oublier de «répondre aux exigences fonctionnelles et environnementales d’un équipement du XXIe siècle». Celui-ci a donc souhaité «ouvrir ce relief à la ville, pour en faire l’observatoire du changement urbain». Un observatoire qui s’ouvrira à la population pour que celle-ci s’approprie les lieux et la ville dans toutes ses dimensions : expositions, restaurant, forums, conférences, ateliers et d’autres services y participeront. «La Halle aux sucres est un lieu d’excellence sur les questions urbaines et de vulgarisation des enjeux de la ville. Mais il ne doit pas uniquement être à destination des experts : ce lieu devra aussi attirer la population, sinon ce sera un échec», insistait Patrice Vergriete, président de la communauté urbaine de Dunkerque. Une programmation va donc être mise en place dès l’ouverture au public, au printemps prochain. D’ici là, quelques petites mises en bouche seront ponctuellement distillées, pour commencer à faire vivre le lieu «en douceur».