«La vie associative est l’un des enjeux d’une municipalité»
L’URACEN (Union régionale des associations culturelles et éducatives en Hauts-de-France) regroupe aujourd’hui près de 280 associations et collectivités locales. Son président depuis trois ans, Eric Mielke, veut amplifier la croissance du réseau sur l’ensemble de la région.
La Gazette : Comment l’association a-t-elle pris parti de la fusion des deux régions ?
Eric Mielke : Nous nous sommes développés vers l’ex-Picardie, avec notamment le recrutement d’un chargé de développement et de formation, présent sur notre bureau à Amiens. C’est un vrai défi pour l’association. De nombreuses associations se développent sur le territoire car les habitants sont en quête de lien social. Beaucoup de jeunes souhaitent aussi s’engager.
C’est une tendance de fond ?
En effet, on observe un changement de profil des bénévoles et leurs attentes évoluent aussi. Ils utilisent de plus en plus Internet. Nous avons donc refait notre site il y a un an et boosté notre présence sur les réseaux sociaux avec le recrutement d’un service civique puis d’un collaborateur à temps partiel. Aujourd’hui, les bénévoles veulent aussi garder du temps pour leur vie personnelle, et Internet nous a permis de développer des formats dédiés : en trois minutes, nous répondons à un sujet d’actualité, par exemple le congé d’engagement associatif, à raison d’une vidéo par mois. Sur Facebook, nous mettons aussi à disposition des documents pédagogiques.
Quel bilan tirez-vous de l’année 2019 ?
L’URACEN compte aujourd’hui 280 adhérents : 230 associations et 50 collectivités ou communautés de communes. Nous avons enregistré une quinzaine d’adhésions l’an dernier, ce qui est un bilan très satisfaisant. Notre cœur de métier, c’est l’accompagnement dans la gestion de l’association et la formation. Nous avons dispensé 85 formations pour 886 stagiaires, sur des thèmes généralistes (Comment créer une association ? Comment créer une manifestation ? Quelles sont les réglementations ?), mais aussi sur des modules spécifiques comme la mise en place du RGPD. L’URACEN colle aux attentes de ses adhérents.
Quels sont les thèmes d’actualité demandés par vos adhérents ?
Qu’elles soient culturelles, éducatives, sportives ou humanitaires, les associations ont une vraie demande concernant les contraintes réglementaires. En 2019, la mise en place du RGPD a demandé aux associations un cadrage des fichiers. Il faut aussi prendre un certain nombre de précautions par rapport au droit à l’image, et c’est ce que nous rappelons aux associations. Bien entendu, 2020 est une année électorale. Outre la transition écologique et la mobilité, la vie associative est un des enjeux essentiels de la vie municipale. C’est un socle de valeurs communes dont tous peuvent bénéficier. Je regrette cependant qu’il n’y ait pas toujours de mise en valeur de cette vie associative… Un maire se doit de réunir toutes les conditions pour que les associations puissent se créer.
Cela pourrait se matérialiser de quelle manière ?
Par des contrats pluriannuels d’objectifs avec les associations, par exemple. S’engager sur un contrat permet à la commune de planifier son effort et à l’association, de planifier son développement. Les besoins de formation et de moyens sont différents selon la taille des communes. Mais, dans tous les cas, la commune doit être un facilitateur. Ce qui fait la richesse d’une ville, c’est son réseau d’artisans/commerçants, mais aussi son tissu associatif.
Quelles sont les perspectives de développement de l’URACEN pour 2020 ?
Nous voulons renforcer nos liens avec le monde de l’enseignement supérieur par des conventions de partenariat, ainsi qu’avec les organisations économiques telles que le Medef, la CPME… L’idée serait de s’appuyer sur du mécénat de compétences.