«La transmission d’entreprise est une activité en devenir»
Après une année 2017 historique, le Crédit Agricole Mutuel Nord de France confirme une activité commerciale soutenue en 2018, dans «un contexte économique mondial compliqué», selon Bernard Pacory, président du Crédit Agricole Nord de France.
Brexit, tensions commerciales internationales, mouvement des gilets jaunes et un contexte régional sensible… l’environnement économique n’a pas été des plus sereins en 2018 mais n’empêche pas le Crédit Agricole Mutuel Nord de France d’afficher de bons résultats. En Hauts-de-France, la banque mutualiste et coopérative compte 420 000 sociétaires sur un million de clients. Un habitant sur quatre et une entreprise sur trois sont clients de la banque. «Nous sommes au quotidien sur le territoire», rappelle Bernard Pacory. La fin de l’année 2018 a également été marquée par la nomination à la direction générale de Christian Valette, en remplacement de François Macé qui a fait valoir ses droits à la retraite. Mais aussi par l’arrivée, mi-février 2019, d’Emmanuel Barras, ingénieur agronome de formation, en tant que directeur général adjoint. «Le cap que nous suivons n’est pas celui de la rentabilité à tout prix mais de l’utilité», explique Christian Valette. Autrement dit, le Crédit Agricole Mutuel Nord de France mise sur ses valeurs de solidarité et de proximité, avec une pleine conscience «d’une responsabilité d’acteur économique qui exerce dans des activités de banque, d’immobilier et d’assurances». Cela passe bien entendu par des agences qui maillent le territoire et par une stratégie digitale certes assumée, mais qui ne laissera pas sur le bord de la route les agences physiques.
4,5 milliards d’euros
de nouveaux crédits
«Tout ne va pas si mal que ça ! La France trouve des voies de progrès. Bien sûr le contexte est marqué par une volatilité des marchés financiers : aujourd’hui un tweet suffit pour que le marché plonge ou se trouve à la hausse. Sans parler des tensions commerciales internationales avec des répercussions sur les entreprises qui ont des relations avec les Etats-Unis et la Chine. Dans un contexte social agité, la croissance en France reste positive et les chiffres du chômage le sont aussi», rassure Christian Valette. Après une année 2017 record, ce ne sont pas moins de 4,5 milliards d’euros de crédits qui ont été distribués par le Crédit Agricole Mutuel Nord de France, dont 2,7 milliards d’euros sur l’habitat. Les chiffres 2018 du groupe vont dans ce sens avec un encours de collecte qui progresse de 1,5%, à 28,4 milliards d’euros, et un encours de crédits en progression de 6,4%, à 23,5 milliards d’euros. Quant à l’épargne bancaire, elle s’affiche à 17,7 milliards d’euros et l’épargne clientèle, à 28,4 milliards d’euros, avec une progression des capitaux placés de 1,5% par an (principalement les placements sous forme d’épargne disponible et les assurances-vie). Une collecte qui, précise Christian Valette, «reste sur le territoire et finance l’économie locale ; 80% de la valeur créée par la banque est réinvestie en Nord – Pas-de-Calais». Les encours de crédit progressent de 6,4% (23,5 milliards d’euros). Le crédit à l’habitat (14,6 milliards d’euros, +7,31%) marque quelques signes d’essoufflement, avec un ralentissement significatif des rachats de prêts. Concernant les crédits à l’équipement, les entreprises affichent une belle dynamique (6,8 milliards d’euros, +2,7%), un marché sur lequel le Crédit agricole détient 24% des parts de marché, soit 3 points de plus sur les trois dernières années.
Un résultat financier
contrasté
Même si l’activité se porte bien, le produit net bancaire de la caisse régionale s’établit à 531 M€, en recul de 5,3% par rapport à 2017, notamment à cause des moindres volumes de rachats de crédits. La Caisse prévoit un investissement de 100 M€ sur quatre ans pour la rénovation des agences sur le territoire, soit un total de 2 000 agences rénovées. Le résultat net consolidé du groupe Crédit agricole Nord de France s’élève à 132,9 M€ (-16,5%), avec une baisse de la contribution du pôle bancassurance de 28,2 M€ sur un an. La contribution des autres pôles (capital-investissement, presse, foncière et immobilier) est positive. Côté agriculture, filiale historique du groupe bancaire, après une année 2017 catastrophique, le secteur semble retrouver son élan, avec un revenu des agriculteurs en augmentation de 15% par rapport à 2017. «Dans la région, l’agriculture et les terres sont saines, et les jeunes agriculteurs sont très engagés. Bien sûr, la filière laitière et bovine peut souffrir mais nous n’avons pas été touchés par la sécheresse», précise Bernard Pacory.
Une plateforme dédiée
à la transmission d’entreprise
Le Crédit Agricole Mutuel Nord de France a lancé, il y a un an, la plateforme E-RIS, spécialement dédiée à la transmission d’entreprise dans les Hauts-de-France. Deux transmissions auraient d’ores et déjà été réalisées grâce à cet outil. Sur le marché des professionnels, la Caisse régionale détient 20% des parts de marché. Elle travaille également sur un nouveau produit d’assurances pour les entreprises, pour lesquelles elle prend en charge, à ce jour, 301 000 contrats de biens (+4,8%) et 314 000 contrats de personnes. Quant à la filière immobilière du groupe, Square habitat (500 salariés et 70 agences dans le Nord – Pas-de-Calais), elle affiche un objectif de croissance par des acquisitions futures d’administrateurs de biens ou de petites agences immobilières. «Le modèle est aujourd’hui rentable après des années difficiles», explique Bernard Pacory.
Bientôt trois ans d’existence pour la Fondation
La fondation Crédit Agricole Nord de France a soutenu 74 projets depuis sa création, pour 3 millions d’euros de dotations, dans des domaines comme la santé, l’insertion et l’éducation. On peut notamment citer le dispositif Vigilans pour la prévention du suicide, né au CHRU de Lille ; l’expérience de ferme urbaine en quartier prioritaire de Valenciennes ; ou encore le premier projet français de télémédecine en soins palliatifs. En 2017, la Fondation a soutenu 19 projets dans le Nord et 14 dans le Pas-de-Calais pour un montant moyen de 20 000 € par projet.