La transition écologique et le travail dans les associations en questions
La Maison des associations d’Amiens Métropole (Maam) avait initié en 2023 la démarche «Transition écologique et solidaire et travail dans les associations». Celle-ci a pour objectif de repenser et d’améliorer les conditions de travail, en intégrant pleinement les enjeux environnementaux et sociétaux.

«Les associations doivent adapter leur fonctionnement aux enjeux écologiques. À la Maison des Associations d’Amiens Métropole, nous nous sommes donc interrogés sur la manière de maintenir et d’améliorer la qualité de vie au travail, tout en intégrant la transition environnementale et solidaire», résume, ce 26 février à Amiens, Céline Bray, chargée de projets au sein de la Maam. Pour cette réflexion, baptisée Testa (Transition écologique solidaire et travail dans les associations), la structure a bénéficié du soutien de l'Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).
«De nombreux acteurs se sont engagés dans une démarche RSE, et l’on voit émerger beaucoup d’outils sous un angle principalement environnemental – tri des déchets, mobilité douce… C’est très bien», poursuit la chargée de projets. Mais la Maam a voulu aller plus loin. «Nous avons estimé qu’il était aussi essentiel de s’interroger sur l’impact de cette transition sur la vie professionnelle et sur la manière dont le travail peut être organisé pour servir l’adaptation écologique», poursuit-elle.
Un processus collectif
Tout au long de l’année 2023, l’ensemble des composantes de la Maam (administrateurs, direction, salariés…) s’est réuni avec l’objectif d’élaborer cette nouvelle dynamique de façon collective. «Il est important de définir ensemble ce que chacun comprend et attend de cette transition environnementale et solidaire. Nous avons intégré des méthodes de communication non-violente afin que chacun puisse s’exprimer sereinement», détaille Céline Bray.
Accompagné par une psychologue du travail et un ergonome, le groupe a fait émerger sept thématiques, parmi lesquelles l’équipe de demain, la communication ou encore l’impact numérique. «Il faut aussi être capable de prioriser, d’accepter que nous n’ayons ni le temps ni l’énergie pour traiter certains sujets immédiatement», souligne Céline Bray.
Accompagner d’autres organisations
À l’issue de ce cheminement, la Maam a proposé à quatre associations volontaires, employeuses et non employeuses – APF France Handicap, L’ADI, L’Udaf et Véloxygène – de tester cette démarche. «Il y a eu toute une phase de sensibilisation au sein de l’équipe», explique Evelyne Journaux de l’association Véloxygène et administratrice de la Maam. «Nous avons, par exemple, abordé la question des impressions. Le débat portait sur le choix entre un partenaire local, plus coûteux, et un prestataire moins cher mais beaucoup plus éloigné. Il faut écouter toutes les sensibilités, discuter et trancher ensemble», poursuit-elle.
Découpée en cinq étapes (identifier le déclencheur, sensibiliser, établir un diagnostic, déterminer une stratégie et mettre en action ce plan), Testa a vocation à présent à essaimer auprès d’autres associations. «Aujourd’hui, nous avons fait le choix d’accompagner en priorité des associations non-employeuses pour qui il n’existe rien. Les structures employeuses, elles, peuvent se tourner vers les outils du DLA (Dispositif local pour l’accompagnement des associations et structures de l’ESS, ndlr)», précise Céline Bray.
L’Aract Hauts-de-France
«Le projet Testa s’inscrit parfaitement dans notre objectif de tester et d’expérimenter avec les structures ces grandes questions liées à l’impact du travail sur la transition écologique», confie Sophie Cabaret, chargée de mission à l’Aract Hauts-de-France, spécialiste des questions d’adaptation du travail aux enjeux environnementaux. «Sa méthodologie permet de reconsidérer le travail, ce qui est particulièrement intéressant», ajoute-t-elle. Sophie Cabaret, souligne également l’importance du collectif dans l’intégration des enjeux environnementaux et sociétaux au sein d’une organisation. «Cette initiative fournit une base concrète qui pourra ensuite servir à accompagner d’autres acteurs», se réjouit-elle.