La success-story se poursuit pour Colonel Moutarde

 

La naissance de Colonel Moutarde relève d’une incroyable histoire. Avec 300 euros en poche, Clémence Yon et son compagnon, Rémi Duboquet, s’offrent une machine à coudre. Ne trouvant pas de nœud papillon à son goût, le jeune Lillois décide de concevoir son propre nœud et se découvre vite une passion. De son côté, Clémence se charge de les vendre. «On s’est très vite retrouvés dépassés, on vendait même des nœuds qui n’étaient pas encore conçus. La maison est devenue un showroom. On a vite compris qu’on avait une pépite et qu’il y avait un marché à prendre», se souvient l’ancienne merchandiser chez Leroy Merlin. L’accessoire se vend à merveille, le couple décide alors de se doter d’un local et de recruter ses premiers stagiaires. En mars 2014, le duo d’entrepreneurs intègre Maisons de mode à Lille. «Cela nous a permis de nous lancer rapidement. Nous avons tous les deux arrêté notre activité professionnelle pour nous consacrer pleinement à Colonel Moutarde», raconte la native de Lille.

 

250 références. Colonel Moutarde propose aujourd’hui 250 références de nœuds papillons. Chaque jour, dans le petit atelier situé au 62 rue du Faubourg-des-Postes, au-dessus de la boutique, 150 nœuds sont cousus par une petite armée de jeunes couturières passionnées. Le secret de la réussite ? «Nous avons révolutionné les codes et fait naître un réel intérêt pour le nœud papillon que nous voulions rendre accessible au plus grand nombre», confie Clémence Yon.

 

Diversifier l’offre. Depuis plus de deux ans, l’activité de Colonel Moutarde tourne et ne s’essouffle pas. L’entreprise lilloise a dépassé le million de chiffre d’affaires et vise désormais 1,7 millions. «Nous avons conscience d’avoir pris une nouvelle dimension. Nous sommes aujourd’hui la référence de l’accessoire masculin cool made in France», s’enorgueillit la fondatrice. Pour cela, l’équipe de Colonel Moutarde effectue un travail en R&D et reste à l’affût des tendances. Pochettes de costume, boutons de manchettes et caleçons, Colonel Moutarde diversifie son offre, même si le nœud papillon reste son produit phare.

 

Références prestigieuses. Non, Colonel Moutarde n’est pas seulement reconnu à l’échelle lilloise. À Paris, la jeune entreprise s’est déjà fait un nom. «Le palace parisien Le Meuris, le village Roland Garros ou encore le salon Maisons et Objets nous ont déjà sollicités», indique fièrement la Nordiste. Mais les nœuds papillons de chez Colonel Moutarde ont également pris place parmi les grandes enseignes à l’image du Printemps, de Devianne ou encore de Jacadi.

 

Ouverture prochaine dans le centre-ville de Lille. Implanté à Lille, Paris et Londres depuis février dernier, Colonel Moutarde pourrait également poser ses valises en Belgique. «Nous n’excluons pas une ouverture à Bruxelles. Dès que des clients belges viennent, ils nous dévalisent», glisse amusée la jeune femme. Pour l’heure, Colonel Moutarde cherche à déménager de Lille-Sud pour prendre ses quartiers dans le centre-ville de la capitale des Flandres. Un choix stratégique qui viendrait booster encore plus les ventes du fameux «nœud-papillon made in Lille».

 

ENCADRE

Colonel Moutarde ou la pépite de l’export

 

Le mois dernier, Colonel Moutarde s’est vu décerner le prix «Pépite de l’export» dans le cadre des trophées Leadexport. «Tous les jours des commandes nous viennent de l’étranger. Nous avons d’ores et déjà vendu nos produits dans plus de 30 pays», indique fièrement Clémence Yon. La clé du succès ? Un circuit de distribution atypique et une force commerciale sur la Toile…