Paprwork à EuraTechnologies

La structuration de la data : un enjeu stratégique et indispensable

Structurer et sécuriser la data : un enjeu de taille accru par la montée en puissance du télétravail. Après des carrières dans le notariat et la magistrature, Antonia Bova et Maxime Roussel ont créé Paprwork à EuraTechnologies, une start-up qui collecte et sécurise les datas.

Antonia Bova et Maxime Roussel, cofondateurs de Paprwork, à EuraTechnologies.
Antonia Bova et Maxime Roussel, cofondateurs de Paprwork, à EuraTechnologies.

Ils l'avouent sans détour : le e-mail avec pièce jointe signe bientôt sa fin. Et pour cause : c'est la porte la plus simple par laquelle entrent les hackers : «98% des cyberattaques proviennent de l'ouverture d'une pièce jointe dans un mail», explique Maxime Roussel, cofondateur de Paprwork. Ancien avocat, il s'est associé avec Antonia Bova, issue du notariat, pour créer cette start-up qui propose des solutions de collecte de documents et de données en toute sécurité.

«Nous sommes tous deux des techniciens du droit. On s'est rencontrés à EuraTechnologies alors qu'on avait prévu de créer notre projet chacun de son côté. Mais, finalement, on a imaginé Paprwork sur une problématique simple : les professionnels du chiffre et du droit ont des logiciels métiers compétents, mais quand ils communiquent entre eux, leurs logiciels sont différents alors, derrière, il y a des besoins stratégiques», explique Antonia Bova.

"On transforme 1 heure de travail en 15 minutes"

Via une plateforme ou une API (interface de programmation d'application) qui communique avec les outils métiers de ses clients, Paprwork permet des transferts sécurisés et conformes au RGPD, ainsi qu'une gestion intuitive des dossiers avec un coffre-fort sécurisé, des relances automatiques, un tracking des activités et des accès... Derrière, un gain de temps : «On transforme 1 heure de travail en 15 minutes, d'après nos clients», explique Antonia Bova.

C'est à EuraTechnologies que Paprwork a vu le jour.

Plutôt que de perdre du temps à échanger des mails, stocker les pièces jointes, pour les envoyer ensuite – avec un risque de perte des données ! –, la collecte de documents et de données personnelles est chiffrée et cryptée, jusqu'à 1 GO. «Le e-mail existera toujours, mais travailler avec des pièces jointes, c'est terminé. Avec les réglementations européennes, il ne sera bientôt plus possible d'envoyer les factures et les devis par mail. Il n'y a qu'à voir les scandales avec les données de santé. Chacun commence à prendre conscience du phénomène», expliquent les fondateurs.

Une innovation française destinée à s'exporter

Avocats, experts-comptables, huissiers de justice, mais aussi professionnels de la finance ou de l'immobilier, Paprwork adresse un marché national mais compte bien s'exporter en Europe grâce à une levée de fonds d'1,5 million d'euros prévue pour la fin de l'année. «Et d'ici septembre, on pourra aussi proposer la signature électronique de documents», renchérit Maxime Roussel.

«Les professions réglementées sont en avance sur ces sujets : malgré les disparités, de nombreux cabinets s'équipent pour pouvoir gagner du temps et passer du temps en conseil stratégique avec leurs clients, leur cœur de métier.»

Des recrutements en perspective

«La structuration de la data est stratégique, qu'il s'agisse de sécuriser ses outils de travail à distance mais aussi d'être en conformité avec les réglementations européennes en ayant des outils respectueux des datas des clients», détaille Antonia Bova qui dirige aujourd'hui une équipe d'une dizaine de salariés, amenée à grossir d'ici la fin de l'année pour atteindre environ 15 collaborateurs, à la fois en commerce et en développement.