La stratégie d'Hométhik

Importer du mobilier et des objets d’Indonésie n’est pas nouveau. En revanche, sélectionner sur place des œuvres artisanales uniques répond à une autre stratégie. Créée depuis trois ans, Hométhik devient une référence. La SARL vend sur le Net mais également dans des boutiques éphémères ou lors de ventes privées.

D.R.

Benjamin Leclercq : en Indonésie, repérage de statues réalisées par des artisans locaux, certificat à l’appui.

 

Du 1er au 24 décembre 2012, au 39 rue Basse à Lille, Hométhik a créé l’événement dans une boutique éphémère. Une belle opportunité à la fois pour les propriétaires d’immeubles et les professionnels. «Nous vendons nos articles sur le Net. Alors, il faut, de temps à autre, montrer nos collections, nous faire connaître. Cette typique boutique du Vieux-Lille, louée sur des périodes très courtes, est remarquablement bien placée. Nous avons intrigué les passants, nombreux en fin d’année, et avons amorti cet investissement assez lourd par les ventes et par l’enrichissement de notre fichier client. Depuis, les consultations sur notre site ont bien progressé…» Il est vrai que la sélection était séduisante : des sculptures en pierre de lave, du luminaire et mobilier en bois flotté, des peintures originales. On sent derrière chaque objet le coup de cœur de l’équipe d’Hométhik.  La gamme de prix oscille de 20 à 6 900 € et la traçabilité des produits reste un facteur déterminant. «Si nous avons un doute, nous n’achetons pas», souligne Benjamin Leclercq qui effectue deux fois par an un voyage en Indonésie, principalement à Bali et aux alentours, avec ses associés et amis, Quentin Vanderschaegh et Caroline Coo. Ne sélectionner que des objets faits à la main, qui s’intègrent dans nos intérieurs sans se démoder, constitue le défi de ces importateurs qui restent attentifs aux conditions de travail et au respect de l’environnement. Ainsi, à titre indicatif, ils s’impliquent dans l’association Peduli Alam, une jeune ONG française qui œuvre depuis 2008 sur l‘île de Bali afin de sensibiliser les habitants à la problématique des déchets ménagers non recyclables jetés dans la nature.

 

Opter pour la qualité.  Le commerce équitable n’est pas tout à fait le terme qui caractérise leur façon d’acheter sur place. La notion de commerce responsable leur semble plus appropriée. Hométhik travaille comme un artisan de l’import avec toutes les valeurs qui s’y rattachent. Prendre le temps de repérer les artisans les plus doués, avoir le souci à la fois du fabricant et du client final qui bénéfice d’un vrai service après-vente constituent les plus-values de cette petite société. Car il faut se faire un nom dans le monde de l’import. La société vend sur Internet qui attire le particulier − ce qui représente 40% de son chiffre d’affaire − et les ventes directes auprès des  architectes, paysagistes, décorateurs, piscinistes complètent les résultats… Curieusement, la société trouve sa zone de chalandise dans la région parisienne et dans le Sud. Les ventes privées menées régulièrement sur Lille devraient rétablir l’équilibre. 

 

La création : un choix de vie. La société brave la crise grâce à une gestion rigoureuse et un renouvellement des collections. Benjamin Leclercq y travaille à temps complet tandis que ses deux associés exercent un autre métier. Diplômé de l’IAE en 2008, ce jeune dirigeant a fait ses armes chez Oxylane et Nocibé. Puis il a mis à profit quelques mois de chômage pour préparer son projet de création. «J’ai toujours eu envie de créer une entreprise, mon environnement familial s’y prête et m’y encourage. Je pourrais aujourd’hui être salarié et gagner beaucoup plus d’argent mais donner toute son énergie pour sa propre société, c’est vraiment plus passionnant. Quelle satisfaction lorsque une vente est effectuée !» C’est en discutant avec son ami d’enfance Quentin Vanderschaegh, qui revenait émerveillé de Bali, que Hométhik est devenue une évidence. Le marché était trouvé, il fallait juste opter pour la différence : l’excellence des objets. «Dès lors, nous nous sommes lancés à trois associés. Quentin apporte son sens de l’esthétique. Caroline Coo, notre amie photographe, a l’œil pour mettre en valeur nos produits sur le Net. Et moi, je m’occupe de toute la partie commerciale et de toutes les autres tâches nombreuses.  Nous formons une équipe soudée et motivée.»  Pour se lancer, Hométhik a suivi les conseils de la BGE qui l’a soutenue et a facilité des prêts d’honneur de Initiative clé, du Nacre et de Oséo. Les associés ont complété le financement. Au bout de ces trois années, les prêts sont quasiment remboursés et la société se développe. Parmi les projets, un développement des ventes en Belgique qui représente un fort potentiel et la consolidation des réseaux en Indonésie.  La société souhaite garder sa taille humaine afin de rester qualitative. «Nous préférons vendre moins, mais bien vendre et préserver l’originalité de nos produits. Même si nous pratiquons le e-commerce, nous provoquons donc aussi des ventes privées avec des rencontres avec le client.  Ça nous permet aussi de mesurer l’impact de nos produits. Le contact direct reste primordial

D.R.

 Site : www.homethik.com. tél. : 03 20 64 58 74.