La Socarenam lance un chalutier profilé pour un armateur breton

La Socarenam s’apprête à livrer le Scuderia, un pêche arrière de 21,50 m à pont couvert, pour l’armement Eouzan-Travadon basé à Plérin (Côtes-d’Armor). Cette «Ferrari des mers», sister-ship du Stradale lancé en septembre 2012, a été dessinée en commun par le client et le chantier naval boulonnais pour donner une nouvelle image aux navires de pêche.

Le chalutier Scuderia a été réalisé à 100% par des PME du Nord-Pas-de-Calais ou de Bretagne.
Le chalutier Scuderia a été réalisé à 100% par des PME du Nord-Pas-de-Calais ou de Bretagne.

Armé pour la pêche de fond en Manche, ce chalutier, mis à l’eau le 7 mai, embarquera pour des marées d’une semaine cinq ou six marins. «Nous avons souhaité concevoir des bateaux profilés pour diminuer leur résistance au vent et économiser le carburant, mais tout en prenant un parti pris esthétique», expliquent les armateurs Jimmy Eouzan et Antoine Travadon. Les deux gérants de la jeune SARL (créée en janvier 2007) ont confié leurs dessins aux techniciens du bureau d’études de la Socarenam qui les ont traduits en plans. «Nous avons travaillé en commun pour moderniser l’image du chalutier hauturier, pour eux comme pour nous, précisent-ils. A eux la coque acier profilée, à nous la forme racée du chalutage.»

D.R.

Le chalutier Scuderia a été réalisé à 100% par des PME du Nord-Pas-de-Calais ou de Bretagne.

Trois millions d’euros. Tout un travail a été aussi mené sur la propulsion pour gagner en consommation de gasoil, et donc pour mieux équilibrer l’exploitation dans un contexte de raréfaction de la ressource halieutique et de limites imposées par Bruxelles pour assurer une pêche durable et responsable. Déjà propriétaires de deux chalutiers construits par la Socarenam qu’ils ont rachetés d’occasion − le Daytona (ex-Le Tit Bonhomme, 22,50 m, 2001) et le Testarossa (ex-L’Ange des Mers, 21 m, 2000) –, Antoine Travadon et la famille Eouzan (dont Emile, le patron fondateur) restent fidèles à l’admiration qu’ils vouent tous aux modèles de Ferrari, à la beauté de leurs lignes tendues et à la compétition automobile. Le mythique cheval cabré noir sur fond jaune du célèbre constructeur italien est affiché à l’extérieur de la passerelle en aluminium.

La construction du Scuderia, pour un coût de trois millions d’euros, a dû se faire à l’extérieur sur un quai du bassin Napoléon, puisque la cale couverte du chantier naval boulonnais est occupée par la construction des deux patrouilleurs commandés par la Marine belge, avant l’assemblage du chalutier du futur (projet ARPEGE) pour le patron étaplois Alexis Hagneré. Elle a mobilisé 50 salariés de la Socarenam durant dix mois. Après finitions et essais en mer, le navire rejoindra Saint-Brieuc au début de l’été.