La santé connectée révolutionne l’accès aux soins

En trois jours, 30 000 professionnels de la santé et de l’autonomie se sont rendu Porte de Versailles à la Paris Healthcare Week, pour découvrir des solutions innovantes en valorisation et sécurité des données de santé, vieillissement de la population, attractivité des carrières…

Ce robot autonome à reconnaissance vocale veut recréer du lien social.
Ce robot autonome à reconnaissance vocale veut recréer du lien social.

Eurasanté, fort de ses entreprises innovantes, avait emmené une dizaine de PME sur le salon et en avait profité pour récompenser les lauréats de la deuxième édition des Challenges numériques, lancée en juillet 2016. En région, le Commissariat général à l’investissement d’avenir a délégué l’organisation à l’agence de développement économique des activités de santé, nutrition et biotech, qui s’est associée à EuraTechnologies, au CITC, au Centre Oscar-Lambret et au GHICL1 pour lancer ses appels à projets «Au cœur de la santé connectée». À destination de toutes les PME françaises, ceux-ci visent à faire émerger des solutions nouvelles pour tous les acteurs du secteur. Il s’agissait donc «d’associer les établissements et les entreprises et de donner lieu à des solutions applicables», explique Etienne Vervaecke, directeur général d’Eurasanté, qui précise : «Nous avons été soucieux de ne pas tirer la couverture aux Hauts-de-France !» Cette deuxième édition portait sur le thème «Une deuxième vie pour les données de santé», également appelées «Data ReUse». L’objectif ? Concevoir la brique technologique permettant de mieux exploiter les entrepôts de données préexistantes de santé des établissements de soins afin d’en tirer des informations inédites. Cette mine d’informations souvent mal exploitée permettrait pourtant d’améliorer la prise en charge individualisée des patients et d’optimiser l’utilisation des hôpitaux, cliniques, EPHAD ou CHU.

Deux lauréats en 2017. Face à ce constat, le GHICL s’est associé aux Challenges numériques en lançant un défi aux PME des TIC et de la e-santé : élaborer de nouveaux outils de lecture des données patients à ce jour non structurées et donc inexploitées. Une première phase de dépôt de candidatures a permis de récompenser deux entreprises : Stimul (Paris), en partenariat avec le Centre Oscar-Lambret et Coreye (Sainghin-en-Mélantois), pour son projet de bracelet connecté capable de mesurer la pratique d’un sport adapté chez les patients atteints d’un cancer ; et Synodis (Paris), une entreprise de conseil et intégration des systèmes d’information dans les établissements de santé, qui propose une compilation de l’ensemble des documents pour les structurer et donc optimiser la prise en charge, favoriser la recherche clinique ou encore agir sur la facturation. Synodis se verra remettre 30 000 € et un accompagnement par le sponsor Claranet e-santé.

Le Seclinois Alicante, lauréat en 2016. «Les établissements de santé ont besoin d’une analyse intelligente des données. Nous sommes en veille permanente. Nos problématiques ? L’optimisation du planning du personnel» explique David Leclaire, directeur adjoint des systèmes d’information et d’organisation du GHICL. Depuis 2016, Alicante, spécialiste du traitement de la donnée hospitalière, a donc proposé le projet Airia, qui, par une analyse des phénomènes extérieurs (trafic routier, absence, météo…) et une combinaison de statistiques, constitue en amont des plannings d’un ou plusieurs services, pour les semaines à venir, donne une vision globale des ressources à un temps T et prévoit les absences pour mieux anticiper la charge de travail du personnel. L’expérimentation est prévue pour 2018. Un nouvel appel à projets sera lancé en juillet, avec une enveloppe financière de 70 000 € sur l’open data. L’objectif ? Croiser l’open data des collectivités territoriales et les données des établissements de soins pour améliorer le parcours du patient entre la ville et l’hôpital. Les lauréats seront récompensés sur la convention d’affaires européenne BioFit, à Strasbourg en 2018.

 

  1. Groupement des hôpitaux de l’Institut catholique de Lille, qui comprend l’hôpital Saint-Philibert à Lomme, l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Lille, la clinique Sainte-Marie à Cambrai, l’HAD Synergie, l’EHPAD L’Accueil à Lille et l’EHPAD Saint-François-de-Sales à Capinghem.

 

Collectif Faust Favart

Près de 30 000 visiteurs se sont rendus au salon Paris Healthcare Week.

ENCADRE

Les start-ups régionales présentes à Paris

Situé juste à l’entrée du salon, le stand d’Eurasanté a bénéficié d’un rayonnement incontestable durant les trois jours de la Paris Healthcare Week, du 16 au 18 mai derniers. Neuf PME avaient fait le déplacement : Etixis, E-medservice, Azelies, Cutii (ex-Yumii), Inovelan, Lenrek, GIP e-SIS, Apicem et GPL Expert. Nous en avons rencontré quelques-unes.

Apicem, qui a développé Apicrypt, une solution d’envoi d’e-mails ultra-sécurisée, explique que chaque année, 13 000 morts seraient liées à un défaut de communication entre les professionnels de santé (courriers envoyés hors délai, défauts dans les hospitalisations…). La solution sécurise ainsi les transmissions électroniques et fait gagner du temps à la profession.

E-med service, créée en 2014, propose une plate-forme dédiée aux médecins et infirmières afin de faciliter les séjours des patients en chirurgie ambulatoire ainsi que leur retour à domicile. Elle sera prochainement lancée au CH d’Arras et à l’hôpital Saint-Joseph à Paris.

Ce n’est pas la première fois qu’il aura fait sensation, le robot à reconnaissance vocale Cutii, développé par Care Clever, 7 salariés à Roubaix. Loin de se substituer à l’homme, il recrée du lien social et améliore le bien-vieillir grâce à des activités intellectuelles ou sportives. Actuellement en phase d’industrialisation, le robot sera proposé à la location (à partir de 60 € par mois), cet été en présérie et commercialisé en 2018.

Inovelan, à Saint-André, éditeur de logiciels de solutions de santé à destination des établissements de soins, professions libérales ou établissements privés et publics, édite quatre logiciels pour un chiffre d’affaires de plus de deux millions d’euros.

 

D.R.

Ce robot autonome à reconnaissance vocale veut recréer du lien social.