La saison de ski, menacée par le variant Omicron ?

Le nouveau variant, Omicron, va-t-il gâcher la nouvelle saison de ski ? Après les difficultés de l'an dernier, les professionnels comptaient sur une belle saison. Avec du ski, mais aussi de nombreuses autres activités, autant de pistes pour un avenir plus durable de la montagne.

Le nouveau variant, Omicron, va-t-il gâcher la nouvelle saison de ski ? (c) : CSG Helmets
Le nouveau variant, Omicron, va-t-il gâcher la nouvelle saison de ski ? (c) : CSG Helmets

L'optimisme survivra-t-il à la menace du nouveau variant de la Covid-19, Omicron ? Celui-ci n'avait pas encore fait son apparition médiatique, lorsque le 19 novembre, à Paris, France Montagnes, association qui fédère les professionnels français du tourisme de montagne afin de promouvoir cette destination, tenait une conférence de presse sur la saison qui s'ouvre. L'humeur y était au beau fixe. En effet, à date, le taux d'occupation prévisionnel pour l'ensemble de la saison s'élevait à 43 %, contre 45,5 % en 2019 (une très bonne année, d'après les professionnels). «La tendance de ces dernières semaines est très encourageante», commentait Patrick Provost, président de l'OSM, Observatoire national des stations de montagne. «Après 20 mois de difficultés, nous allons rouvrir nos remontées mécaniques», se réjouissait Jean-Luc Boch, président de France Montagnes. Lequel notait toutefois une réserve, concernant la clientèle étrangère qui représente environ le tiers de l'activité de montagne en France. Elle «connaît encore des difficultés de déplacements, en particulier pour les longs courriers. Nous constatons également un léger retard des réservations de la clientèle britannique, la plus importante. En revanche, les réservations belges et néerlandaises sont stables», précisait Patrick Provost . Aujourd'hui, tout pourrait être remis en cause par l'impact de l'arrivée du nouveau variant : déplacements, réservations, voire, de potentielles mesures de restrictions sanitaires... Déjà, en 2020, le pic de la pandémie a imposé l'arrêt des remontées mécaniques, privant les stations de leur «moteur économique», le ski. L'événement avait «terriblement perturbé le monde de la montagne», a rappelé André Perrillat-Amédé, responsable de la commission média de France Montagnes.


Le moteur du ski et ses alternatives

L'hiver dernier, à défaut de ce «moteur», les stations avaient misé sur le déploiement d'autres activités. Et cette tendance - qui préexistait à la crise- pourrait se développer plus fortement encore. C'est notamment le cas pour les activités dites «nordiques» - qui n'impliquent pas l'usage de remontées mécaniques - comme le ski de fond, la course, le traîneau à chiens, les raquettes... Durant la crise, «elles ont permis à ceux qui sont venus à la montagne de pratiquer une activité autre que le ski alpin», explique Marine Michel, présidente de Nordic France qui regroupe les gestionnaires de sites concernés. À l'avenir, plus des trois quarts des vacanciers entendent poursuivre ce type d'activités en plus du ski alpin, d'après une étude citée par la responsable.


«Ice floting» et piste ludo-éducative pour les enfants...

Aujourd'hui, un peu partout sur le territoire, des initiatives se multiplient pour inventer le tourisme de montagne de demain. C'est ce qu'illustre la variété des projets innovants qui ont participé à un concours organisé par France Montagnes, dont les lauréats ont été dévoilés lors de la conférence de presse. À l'image de la Piste des animaux de Méribel (Alpes) : au cœur d'une forêt protégée, sur une piste facile, les enfants skient, mais aussi, apprennent à reconnaître bouquetins, chamois, marmottes et sanglier à l’aide de leurs empreintes, cris ou autres pelages. Autre lauréat du concours, le swincar de Gérardmer (Vosges), un véhicule électrique aux 4 roues motrices et au look rétro qui permet de foncer sur la neige (25 km/h maxi). «Il existe une réelle demande de la clientèle. Le choix d'innovation pour les activités annexes au ski est incontournable», estime Stessy Speissmann, maire de la ville. «Autre exemple encore, celui du restaurant le Toî du Monde à Val d'Arly (Haute-Savoie), détenteur d'une étoile verte au guide Michelin.» Le résultat d'un «changement de vie» témoigne Florent Perrin, son fondateur, revenu au pays pour faire revivre la ferme de sa grand-mère. Dans le bâtiment rénové -neutre en carbone -, il sert une cuisine élaborée, à base de légumes qu'il produit ou achète à proximité, et à des prix qu'il souhaite abordable aussi pour les habitants des alentours... «Nous voulons démontrer que l'on peut préserver la montagne, en restant des bons vivants.» D'autres initiatives participant au concours semblent plus expérimentales , à l'image du «Yoga du froid» pratiqué à Pralognan-la-Vanoise (Savoie), en s’immergeant dans les eaux glaciaires du Lac des Vaches. Ou encore de l'Ice floting à Val-Cenis qui consiste à se revêtir d'une combinaison étanche et de s'allonger dans un lac ( à 5 degrés) pour contempler les montagnes et se relaxer…

Anne DAUBRÉE