"La révolution technologique va intensifier les relations humaines"

Jean-Pierre Letartre, président de EY en France, Luxembourg et au Maghreb, est venu récemment de Paris passer 48 heures dans le Nord, notamment pour participer à un Débat d’idées du CJD. Pour lui, il ne faut pas avoir peur de travailler avec l’intelligence artificielle : une vision positive qui tranche avec le discours ambiant.

Raphaël Robil et Jean-Pierre Letartre lors du débat d'idées
Raphaël Robil et Jean-Pierre Letartre lors du débat d'idées
 

«Nous sous-estimons le caractère exceptionnel de cette troisième révolution industrielle que nous vivons. C’est une révolution technologique rapide et systémique car envahissant la totalité de l’espace de notre vie. Aujourd’hui, on compte
3 milliards de personnes et d’objets connectés. Demain on pourrait atteindre 80 milliards.» C
omment va-t-on faire évoluer le potentiel humain en entreprise pour répondre à cette révolution ?

 

Besoin de collaborateurs «augmentés». «En introduisant de plus en plus le big data et l’intelligence artificielle dans nos sociétés, nous aurons besoins de collaborateurs ‘augmentés’, avec une plus forte valeur ajoutée. Mais, parallèlement, cette révolution inquiète. Il y a une forte incertitude, car nous sommes dans l’incapacité de prévoir l’évolution de ce phénomène. D’où le risque de repli de certaines personnes», répond Jean-Pierre Letartre pour qui le rôle du chef d’entreprise est alors primordial.

«Pour lever cette incertitude, il doit s’engager, porter des messages pédagogiques pour expliquer ce qui se passe. C’est important aussi de redonner du sens au travail, du pouvoir au territoire, privilégier les actions collectives et surtout collaboratives en construisant ensemble.» Ce travail d’influence pédagogique dans et à l’extérieur de l’entreprise doit permettre de faire évoluer les mentalités. Selon lui, il y a urgence, car le monde va vite : «Et la révolution technologique ne va pas tuer les relations humaines, mais au contraire les intensifier, grâce à l’émotion qui reste au cœur de toutes relations, indépendamment des robots.» L’intelligence artificielle pourrait ainsi réinventer les relations humaines. 

 

Anne Henry-Castelbou

Jean-Pierre Letartre, président de EY en France, au Luxembourg et au Maghreb et Raphaël Robil, président du CJD Lille Métropole.

 

Relancer le Comité Grand-Lille. Le Nordiste était très attendu, ce 2 février 2017, par les 120 participants du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) Lille Métropole, lors de ce débat d’idées mensuel, au sein de la Cité des échanges à Marcq-en-Barœul. Mais Jean-Pierre Letartre était venu avec sa double casquette : comme ancien Jeune Dirigeant et aussi comme président du Comité Grand-Lille. Il a ainsi profité de sa présence devant les entrepreneurs lillois pour promouvoir le Comité Grand-Lille. Il a succédé à Philippe Vasseur comme président en 2016. Ce Comité réunit des décideurs économiques et politiques depuis 1993. Sa vocation : contribuer au développement de la métropole lilloise. 

Jean-Pierre Letartre a confirmé son souhait de redynamiser cette institution : «Nous espérons y accueillir de nouveaux jeunes entrepreneurs, c’est primordial pour donner un nouvel élan.» Le lendemain, le Comité Grand-Lille se réunissait en présence de Xavier Bertrand et d’entrepreneurs rentrant du CES de Las Vegas. Prochaine rencontre du Comité  : le 7 avril 2017, en présence d’Erik Orsenna, qui réfléchit sur le renouveau des grandes villes. Raphaël Robil, président du CJD Lille Métropole et organisateur du débat d’idées de ce 2 février, a en tout cas confirmé le soutien du CJD à l’action du Comité Grand-Lille.

 

Benedicte Deleplanque

Raphaël Robil, président du CJD Lille Métropole.

Encadré :

“Vis ma vie” avec le CJD Lille Métropole

Le Centre des Jeunes Dirigeants Lille Métropole est dirigé depuis juillet 2016 par Raphaël Robil, par ailleurs créateur de Lemon Interactive (marketing digital) sur Lille et Paris. C’est le plus important centre de France avec 160 dirigeants. Nommé pour deux ans, le président lillois espère développer différentes actions : «En plus des Débats d’idées mensuels (le prochain au 16 mars), nous organisons des ‘Vis ma vie’ entre élus et chefs d’entreprise : chacun passe 24 heures avec l’autre pour découvrir son environnement professionnel et faire tomber des clichés. Nous souhaitons également nous rapprocher de la jeunesse pour la sensibiliser à l’entrepreneuriat et au fonctionnement de l’entreprise. Le 31 mars, une action nationale aura lieu et nous irons toucher 600 jeunes sur Lille.»