La poule aux oeufs d’or…
Les championnats professionnels de football sont de retour. Ligue 1, Ligue 2 : c’est reparti pour dix mois ! Dans les tribunes ou lors des soirées canapé, le ballon rond reprend sa place : celle de numéro un des audiences… et du business. En 1959, la télévision française retransmettait douze matches de football, pas un seul de l’équipe de France. On estimait alors à moins de deux millions le nombre de postes de TV dans le pays, et il n’y avait qu’une seule chaîne. En 2014, le paysage télévisuel a changé d’univers. Dans l’hexagone, il se vend désormais une télévision toutes les 4 secondes. Le football a suivi la courbe de la société de surconsommation, à présent omniprésent sur les écrans. Les stades sont devenus des lieux de spectacle, plus seulement dévolus à la gent masculine : public féminin et familles y sont les bienvenus. Milieux d’affaires et people y sont choyés. Les clubs de patronage d’hier se sont mués en entreprises, lesquelles ont le regard en bourse. La bulle des années fric des années 80 a changé radicalement le foot français avec une starisation marketing des jeunes joueurs. Les enjeux financiers sont souvent démesurés, symbolisés par cette période folle des transferts estivaux, au gré des investissements qataris ou russes. Quant aux droits TV, ils ont explosé. Il y a 30 ans, le championnat français se vendait à 2 millions d’euros, chiffre passé à 380 en 2004 et 607 cette année. Pour 2020, il s’est négocié récemment à 748. Pourtant, au-delà de ces chiffres qui donnent le tournis, de Just Fontaine à Zlatan, passent les générations de supporters. La magie du cuir qui franchit la ligne reste la même, mettant toujours les foules en transe. Le football épouse parfois les débats géopolitiques du moment. Le FC Metz ou l’ASNL, capitale du ballon rond lorrain ? Metz ou Nancy, capitale de la future entité Alsace-Lorraine-Champagne ? Des débats passionnés et animés. Comme ceux autour d’un bon vieux derby entre Grenats et joueurs au chardon. Bonne saison !