La pomme de terre, un produit de terroir innovant
Bayard distribution et Pom’idéal ont testé cette année de nouvelles variétés de pommes de terre sur un champ d’essais à Trefcon, dans l’Aisne. Une cinquantaine de personnes – des producteurs et des techniciens – ont pu découvrir les variétés de demain et celles qui ne verront pas le jour.
Quelle sera la pomme de terre de demain ? Une question à laquelle l’entreprise picarde Bayard production a tenté de répondre en organisant, le 20 juillet, une journée technique sur les hauteurs du village de Trefcon, dans l’Aisne. « C’est une première pour l’entreprise », lâche Françoise Bayard qui a installé la plate-forme d’essais sur les terres d’Arnaud Chombart, agriculteur à Vraignes-en-Vermandois (Somme). L’objectif de cette journée était de découvrir de nouvelles variétés pour l’avenir « car nous sommes toujours à la recherche de nouveautés » précise Françoise Bayard qui a invité des producteurs qui travaillent avec l’entreprise ainsi que des techniciens et des maisons de plant de pommes de terre. Parmi les invités, Philippe Hédou, de Germicopa en Bretagne, Laurent Gervais, de Huchette au cap Gris-Nez, Patrick Monnier, de Touquet plants, et Jean-François Philippe, de Sementis, avaient répondu présent. Sans oublier la présence du comité Nord. Pour mettre en place ce champ d’essais, Bayard distribution s’est appuyée sur Pom’idéal de Witternesse, près de Béthune, dans le Pas-de- Calais, une entreprise qui se concentre sur le suivi technique des pommes de terre de consommation et sur les achats-ventes du marché libre. « Nous avons travaillé sur la mise en place d’une plate-forme recensant l’ensemble des variétés exis-tantes sur le marché et ajouté des plants en phase d’expérimentation pour certains et en phase de commercialisation pour d’autres », explique François Lefèvre, cogérant de Pom’idéal.
Des niches de marché prometteuses
Bloc-notes en main, les invités ont écouté avec attention les commentaires des techniciens de Pom’idéal. Ainsi, 24 variétés, dont près de la moitié sous un nom de code expérimental, ont été plantées le 16 mai dernier, sur deux rangs de trois mètres chacun. Chaque plant a été analysé : le tubercule, la tubérisation, les sensibilités, la conservation… et le marché. Quelles sont celles qui ont toutes leurs chances d’être prochainement commercialisées et celles qui seront recalées ? C’est silence chez les Bayard comme chez Pom’idéal. Seuls les invités présents ont pu découvrir les variétés qui seront prochainement commercialisées comme ce tubercule oblong court donnant une chair violette et blanche étoilée, destiné au marché du frais et des chips. « Nous sommes en présence d’un produit situé sur une niche d’un marché prometteur. La politique commerciale est en cours », annonce François Lefèvre, de Pom’idéal. D’autres variétés, comme la Gwenne, sont destinées à des marchés hors de France. Quant aux autres variétés ? « Vous comprendrez que nous abordons la stratégie de développement de l’entreprise. Il est donc difficile de vous dire quelles seront précisément les variétés de demain », concluent Françoise et Bertrand Bayard qui, depuis 1997, diffusent leur production et celle d’un groupement d’une quinzaine d’autres producteurs sous l’enseigne Bayard distribution. Préférant aller au bout du produit et s’impliquer dans la distribution, Bayard distribution a ainsi fait de la pomme de terre un produit de terroir innovant. Parmi les variétés commercialisées, la Juliette des sables, distribuée dans les magasins Grand Frais, Lafayette Gourmet et Carrefour Market, et dont Bayard distribution a le monopole. Bayard distribution ose aussi l’originalité avec une pomme de terre bleue donnant une toute autre touche culinaire aux grands chefs de la cuisine française.