La pierre, une valeur refuge pour les ménages
L’ancien a toujours la cote dans la région avec des volumes de transaction importants, notamment à Lille et au Touquet qui attirent de plus en plus d’acquéreurs. La Chambre interdépartementale des notaires du Nord-Pas-de-Calais a récemment dressé le bilan de l’immobilier régional 2018 et les chiffres devraient rester à la hausse.
Qu’il s’agisse de maisons ou d’appartements, les volumes sont restés à un niveau très élevé en Hauts-de-France. Même si le Nord enregistre une légère baisse de 0,9% et le Pas-de-Calais, de 1,6%, les chiffres 2018 restent proches du record atteint en 2017, après une hausse ininterrompue de 42% en volume en cinq ans. «Le taux de rotation des ménages est toujours plus court, mais, surtout, les taux d’intérêt faibles sont la principale explication de ces bons chiffres», explique Me Emmanuelle Fossaert, notaire à Roubaix. Davantage de mutations professionnelles, mais aussi un monde qui évolue vite et dans lequel on se lasse peut-être plus rapidement de ses biens immobiliers… Les ménages ont besoin de projets et le font sentir en se portant acquéreurs. Si les prix médians sont déjà élevés, «en ce qui concerne les prix, on observe une hausse de 3,3% dans le Nord et d’1,5% dans le Pas-de-Calais», poursuit Me Emmanuelle Fossaert. Deux villes tirent la couverture à elles : Lille, avec +3,6% et Le Touquet avec une année record : +9,6% pour les appartements et +15% pour les maisons.
Belle progression du
littoral
Sur l’année 2018, la Côte d’Opale a fortement progressé, attirant de plus en plus d’acquéreurs franciliens, notamment au Touquet, et principalement en ce qui concerne les résidences secondaires. «Nous y voyons un signe de confiance des ménages qui ont envie de posséder une résidence de loisirs ou simplement une volonté de transmettre. La pierre est une valeur sûre dans un contexte global incertain.» Le Touquet, pour son charme touristique et balnéaire, mais Lille aussi, pour la résidence principale puisque la capitale des Flandres arrive au 4e rang des villes de province en termes de prix médians au mètre carré, après Bordeaux, Lyon et Nice. Si on observe d’importantes disparités dans les quartiers – sans surprise, le Vieux-Lille et le centre-ville d’un côté, les quartiers plus populaires de l’autre –, l’immobilier ancien lillois concentre la majeure partie des demandes, et surtout sur les studios, les deux et trois pièces qui forment 80% du marché, avec un poids importants des investisseurs.
Et pour 2019 ?
L’année à venir devrait rester sur les mêmes tendances :
malgré des incertitudes fiscales face aux réformes à venir, le dynamisme devrait
se poursuivre sur 2019, d’autant que la loi Denormandie du 1er
janvier 2019 ouvre droit à une réduction d’impôt plus simplifiée qu’avec la loi
Pinel, et sera accordée autant aux investisseurs qu’aux particuliers qui
veulent se lancer seuls dans des travaux de rénovation (une trentaine de villes
en Hauts-de-France sont concernées par le dispositif).