La Normandie, pionnière de la mobilité douce avec ses navettes autonomes
La Normandie accueillera cette année le plus long trajet couvert par des navettes autonomes, entre Vernon et Giverny. Une première en Europe, qui démontre l'engagement des collectivités normandes sur le terrain de la mobilité douce.
« L’enjeu pour nos élus n’était pas seulement de travailler l’attractivité et l’innovation de notre territoire, c’était également de s’inscrire comme un acteur de la mobilité de demain. » Elodie Allot, directrice rénérale adjointe en charge du pôle développement et transition à Seine Normandie Agglomération (SNA), se réjouit de pouvoir avoir d’ici le printemps prochain des navettes autonomes. Cette innovation au coût total de 1,4 million d’euros constitue un réel défi technologique et un maillon essentiel pour le déploiement futur, en Normandie, de services de mobilité autonomes. Pour cela, SNA s’est associée à un certain nombre de partenaires comme NGE, Enedis, le Crédit Agricole, Sepur…
Pensées en 2017 avec Transdev et NextMove, les navettes autonomes EasyMile ont été présentées aux habitants, en avant-première à Vernon, lors du festival Stars’up qui s’est déroulé début octobre 2021. Les réactions étaient, de manière générale, enthousiastes mais méfiantes compte tenu de leur autonomie. « Beaucoup d’interrogations sur le point technologique. Les gens sont très curieux de savoir comment cela peut rouler sans chauffeur. »
Une première en Europe
Ce projet du nom de NIMFEA (Navettes Innovantes Modulaires du Futur Expérimentales et Autonomes), accueillera trois navettes. Prêtes à arpenter les rues de l’Eure, elles seront de couleurs différentes : une sable, une prune et une bleue. Elles pourront accueillir jusqu’à 12 passagers et disposeront d’un accès pour personnes à mobilité réduite. Elles réaliseront des allers-retours entre Vernon et Giverny, soit un parcours de 12 km au total, au rythme de 25 km/h. Il s’agit du plus long trajet de navettes autonomes en Europe. « Le cheminement mixe un trajet urbain dense, dans le cœur de ville de Vernon, détaille Elodie Allot avant de poursuivre. Elles passeront aussi par une toute nouvelle route départementale pour se rendre à Giverny, et s’arrêteront systématiquement au musée de l’impressionnisme et au jardin de Claude Monet. » Des arrêts stratégiques pour les 800 000 touristes, principalement américains et asiatiques, attirés par ces deux sites avant la crise sanitaire…
Ce dispositif gratuit, pour l’année d’expérimentation en 2022, fonctionnera à l’électricité. Des capteurs sont disposés sur le toit, « il permettront à la navette d’identifier les possibles obstacles non perçus dans son tracé habituel et de pouvoir s’adapter en fonction de chaque situation. » Un safety driver, humain, sera constamment présent dans la navette en cas d’éventuelle difficulté.
Dernières étapes avant la mise en circulation
Toutes les phases techniques seront finalisées entre janvier et fin mars 2022. « Et on espère que la navette pourra accueillir ses premiers passagers pour le mois d’avril jusqu’en octobre. » D’ailleurs, 70 personnes se sont inscrites pour être les premiers testeurs.
Et ce projet attise l’attention de beaucoup. MacArthurGlen qui a pour ambition d’ouvrir un village de marques sur le territoire normand en 2023 aimerait disposer de navettes autonomes qui amènent les clients jusqu’à eux. Autant dire que cette première européenne va se propager à l’avenir, déjà sur le territoire normand et pourquoi pas dans d’autres régions de France ?
Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart