La métropole lilloise toujours aussi attractive en 2021

Le Covid n'a pas entaché l'attractivité de Lille et de sa métropole, tant au niveau des investissements d'entreprises françaises que celles à capitaux étrangers. L'année 2021 a même été celle des records en nombre d'implantations mais aussi d'emplois.

François Navarro, directeur général d'Hello Lille, qualifie l'année 2021 d'exceptionnelle.
François Navarro, directeur général d'Hello Lille, qualifie l'année 2021 d'exceptionnelle.

François Navarro, directeur d'Hello Lille, est plus que satisfaisait : avec 41 entreprises implantées et accompagnées par l'agence d'attractivité, représentant près de 1 926 emplois, l'année 2021 a une nouvelle fois confirmé la place de Lille dans le classement des grandes métropoles françaises. «Nous avions enregistré l'implantation de 32 entreprises en 2020 pour 1 034 emplois. Pour 2021, c'est en effet un record, certains dossiers étaient en attente, et on constate aussi une appétence à quitter Paris pour un certain nombre d'entreprises. Paris et le désert français, c'est clairement fini !», explique-t-il.

Des compétences humaines reconnues

Les projets d'implantation d'entreprises à capitaux français représentent la création de 1 115 emplois, avec une nette dominante dans le domaine de la distribution et du e-commerce qui représente presque 50% du nombre total d'emplois créés (alors que les années précédentes avaient plutôt été tirées par les acteurs de la logistique et de l'industrie) : c'est par exemple le cas d'Ankostore (voir encadré), mais aussi de Fashion Cube et de la relocalisation de production de jeans à Neuville-en-Ferrain, de Podcast Story à la Plaine Images, de Lemon Tri à Lesquin ou encore de la Société générale qui va installer sa plateforme d'expertise juridique et fiscale à Lille d'ici la fin de l'année avec, à la clé, la création de 250 emplois.

«Dans les métropoles, il y a une qualité immobilière mais aussi un bassin d'emplois qualifiés. La moitié de nos demandes concerne le cadre de vie. Il y a clairement eu l'effet du confinement mais aussi le renouvellement des baux. Si on a deux jours de télétravail par semaine, délocaliser des services devient bien plus simple. Mais, surtout, il y a aussi un imaginaire qui change», constate François Navarro. Si quelques clichés persistent – sur la météo, sans grande surprise –, les entreprises trouvent en Lille une stabilité des prix immobiliers et des taux de vacances faibles.

D'autant plus que la métropole conserve son savoir-faire en termes de centres de services et notamment de centres d'appels, un de ses principaux atouts. Sans compter les 125 000 étudiants dont 10% d'internationaux – «on ne trouve cela nulle part ailleurs» – qui constituent un vivier de talents pour les entreprises.

«La reprise est là»

Lille et sa métropole continuent aussi de séduire les entreprises à capitaux étrangers, à raison de 12 projets d'investissements représentant plus de 841 nouveaux emplois en 2021. Certes, c'est moins qu'en 2020, mais les nouveaux projets sont plus importants et génèrent davantage de créations d'emplois.

On y retrouve notamment Picnic (Pays-Bas) avec un entrepôt à Fretin – en plus des hubs de Wasquehal, Roncq et Valenciennes – et des perspectives à 450 emplois ; Copernicus, une entreprise espagnole de recouvrement de capitaux (80 emplois) ; mais aussi les allemands de Fleet Logistics qui créent 15 emplois, transfèrent ou en délocalisent 15 autres de Paris à Lille.

«Les premiers investisseurs étrangers en Hauts-de-France, ce sont les Américains, bien avant nos voisins belges (40 000 emplois pour les USA pour 350 établissements ; 17 000 emplois pour la Belgique et 780 établissements selon les chiffres de Nord France Invest)», rappelle François Navarro.

Si Lille se trouve chaque jour en compétition face aux autres grandes métropoles françaises, force est de constater que ses atouts en font une destination de plus en plus prisée pour les entreprises françaises et bien au-delà.

Ankorstore, la future licorne pour qui Lille était une évidence

Les chiffres d'Ankorstore, la place de marché B to B européenne à destination des commerces et des marques indépendantes, s'envolent aussi vite que sa croissance. Créée fin 2019, la start-up vient de boucler un tour de table de 250 millions d'euros, qui viennent s'ajouter aux 115 millions déjà levés précédemment. La plateforme rassemble 200 000 commerçants, dont 40% en France, et 15 000 marques en Europe.

Après Paris, Londres, Amsterdam, Berlin et Stockholm (pour un total de 400 collaborateurs), Ankorstore a implanté son service client mi-décembre chez Wenov, à EuraTechnologies. Et déjà, les bureaux semblent trop petits : «On ambitionne d'être 250 salariés d'ici deux à trois ans», explique Leslie Dickinson, head of consumer service. Seule antenne française en dehors de Paris, le service client de Lille va gérer l'ensemble des magasins et des marques (facturation, colis, etc.).

«Nous recherchons des profils multilingues et c'est à Lille que nous pouvons les trouver. L'anglais est indispensable, mais à Lille nous avons trouvé aussi trouvé des compétences en suédois, néerlandais, allemand... Je ne regarde pas les diplômes mais plutôt les profils et les aptitudes», détaille Leslie Dickinson, qui était auparavant à la tête du centre d'appels de Booking.com à Tourcoing.

A l'échelle mondiale, Ankorstore ambitionne d'atteindre les 1 500 salariés à fin 2022.

Nicolas Cohen, Pierre-Louis Lacoste, Nicolas d'Audriffret et Mathieu Alengrin, fondateurs d'Ankorstore.