La Métropole compte sur elle-même

La Cour régionale des comptes (CRC) a rendu au printemps dernier un rapport sur la gestion de la communauté d'agglomération Valenciennes Métropole (CAVM) sur la période 2009/2014. En dépit de quelques observations, la CRC place le territoire parmi les bons élèves de la région.

 Il n’y a pas de premier de la classe parmi les territoires qui observent les lois Chevènement (1999) relatives aux prises de compétences des “nouveaux territoires” que sont devenues les communautés de communes, d’agglomération ou urbaines. À Valenciennes comme ailleurs, certaines critiques sont récurrentes : comme beaucoup d’autres qui subissent le désengagement de l’Etat, le Valenciennois n’en fait pas trop en termes de mise en commun des compétences : le “niveau minimum prévu par la loi” selon les experts de la CRC dans leur synthèse. Et la Cour d’enfoncer le clou : “L’absence de définition d’un intérêt communautaire sur des critères objectifs freine le processus de mutualisation des moyens. Le défaut d’intégration du bloc communal s’observe également à travers les relations avec les communes adhérentes, qui n’ont pas connu de baisse de leurs dépenses de fonctionnement malgré l’émergence de la CAVM “, enchaîne la CRC qui recommande ainsi d'”améliorer les critères de définition de l’intérêt communautaire“. Pour autant, la CVAM reste une bonne élève car elle se trouve dans “une situation financière favorable, avec de faibles charges de personnel et une capacité d’autofinancement élevée, supérieure aux autres EPCI comparables, avec une “fiabilité des comptes“, la “maîtrise” de la gestion financière et de la RH.

Comment le stade du Hainaut peut-il revenir à l’équilibre ?

 La Cour des comptes s’est penchée entre autres sur le cas du stade du Hainaut : “Le coût de la construction du stade du Hainaut a atteint 95 millions d’euros, alors que le conseil communautaire s’était prononcé sur un projet de l’ordre de 40 millions d’euros. L’exploitation, confiée à une société privée par délégation de service public (DSP), est actuellement déficitaire, notamment en raison d’une incertitude sur la possibilité d’organiser des concerts. Ce type de spectacles est prévu dans l’équilibre financier du contrat. Les conditions actuelles de fonctionnement du contrat n’empêchent pas le délégataire d’atteindre l’équilibre financier mais compromettent toute rentabilité permettant de couvrir l’investissement initial. Dès lors, elles posent la question du mode de gestion et de l’équilibre financier qui résulteront de l’arrivée à échéance de la DSP, en 2017.” Que doit faire le Valenciennois ? La Cour ne le dit pas. Elle recommande surtout à la CVAM de “bâtir une prospective pour la gestion du stade intégrant les risques liés aux résultats sportifs du club de football résident” et également de “mettre en place un mécanisme de contrôle des recettes de la billetterie“.

Le Valenciennois en chiffres

Le territoire se décompose en 35 communes, établies sur 263 km² et totalisant plus de 190 000 habitants (dont 22% dans la ville-centre). Quinze ans après sa création, l’Agglomération est la 5e de la région et la 46e au plan national. Le Valenciennois est une terre industrielle avec un secteur transport de taille européenne, incarné par son pôle de compétitivité i-Trans. Le territoire abrite également un site de production d’automobiles qui continue d’embaucher (Toyota), mais reste fortement marqué par le chômage avec un taux qui dépassait, fin 2014, les 15%, contre 12,9% au niveau régional.