La métamorphose en marche

© ATELIER CAP & WITOMSKI Vincent
© ATELIER CAP & WITOMSKI Vincent

Nom de code : Métamorphose ! Un qualificatif tout choisi pour la reconversion aujourd’hui réellement engagée du fameux carreau Wendel de Petite-Rosselle, centre névralgique à l’époque du bassin houiller sarro-mosellan. Les premiers coups de pioche de la tranche 1 de ce projet d’envergure piloté par le Syndicat mixte du musée de la mine s’étendant sur près de 130 hectares viennent d’être donnés mi-février. Objectif : mettre en place un véritable projet économique, culturel et touristique dans ce territoire transfrontalier.

 «Il est certain que nous ne pourrons pas tout faire tout seul. Cette première tranche de travaux doit permettre de réfléchir à un mode de financement. Des réflexions sont en cours avec la Région Grand Est.» Gérard Bruck est le président du Syndicat mixte du musée de la mine du carreau Wendel de Petite-Rosselle à quelques encablures de Forbach et il sait pertinemment que la première tranche de travaux engagée il y a quelques semaines et concernant l’esplanade de cet ancien cœur névralgique du bassin houiller sarro-mosellan (le site a définitivement fermé en 1986) ne sont que les prémices d’une reconversion réellement engagée et qui devrait durer plus d’une dizaine d’années. La tranche 1, d’une enveloppe de 3 M€ TTC (pris en charge à 80 % par la politique régionale de traitement des espaces dégradés via l’Établissement public foncier de Lorraine, l’État et la Région Grand Est et 20 % par le Syndicat mixte du musée de la mine), concerne notamment des travaux de terrassement et paysagistes, de sécurisation et de démolition des bâtiments et ouvrages non ré-exploitables (le site compte plus d’une vingtaine de bâtiments). Objectif : mettre en valeur l’espace central du site via cette future esplanade. «C’est le point de départ pour réellement se réapproprier les lieux et remettre en valeur ce qui est déjà présent», dont notamment le musée Les Mineurs Wendel inauguré en 2006 et le musée de France dédié à toute l’histoire du bassin houiller lorrain mis en œuvre en 2012.

Entrepreneurial et transfrontalier

Les travaux, débutés mi-février, devraient durer huit mois. Et après ? Deux autres tranches sont envisagées mais reste à trouver le mode de financement. Certaines études démontrent qu’il faut investir 30 millions d’euros seulement pour assurer la conservation des bâtiments. «Cet état de fait démontre que seul un projet ambitieux, tourné vers l’avenir, avec retour prévisionnel sur investissement, permet d’envisager de restaurer ces bâtiments.» À côté de l’aspect purement touristique et culturel, le projet se veut un véritable vecteur de développement économique à forte connotation entrepreneuriale et surtout transfrontalière. «Il est facilement envisageable d’imaginer des bâtiments de cellules de tailles différentes pour accueillir des sociétés mais également une pépinière d’entreprises ou encore un incubateur.» Les projets sont légion et certains devraient se concrétiser rapidement à l’image d’un restaurant, «qui a été retenu mi-avril et nous réfléchissons à des hébergements hôteliers ou encore des chambres d’hôtes». Bureaux et hôtels d’entreprises, centre de congrès et de conférences, un centre de compétences transfrontalier de restauration spécialisé sur le patrimoine industriel (en relation avec le Conservatoire national des arts et métiers), la liste est longue. Reste à coordonner, structurer et financer. La réelle métamorphose du carreau Wendel ne fait que commencer…