Reprise
La menuiserie Arzel se projette vers l'avenir
Reprise en septembre 2022, la menuiserie aluminium Arzel située à Château-Thierry, en difficulté financière à l'époque, a été restructurée. Le binôme Vincent et Pierrick Demonceaux, déjà à la tête de la miroiterie Philipp à Soissons, a revu l'organisation humaine, organisationnelle et matérielle de l'entreprise. La société remise à flot sur le plan financier, se projette dans l'avenir avec l'ambition et en point de mire la construction d'un nouvel outil de production moderne, devant ouvrir en septembre prochain à Épaux-Bézu.
Nouveau départ pour Arzel. Cette menuiserie aluminium de Château-Thierry créée en 1994 a été reprise par le binôme père et fils Vincent et Pierrick Demonceaux, en septembre 2022. « Mon père avait repris la miroiterie Philipp de Soissons et on consommait pas mal d'aluminium avec des châssis, des portes, des fenêtres et des vitrines. Donc je me suis dit pourquoi pas produire nos propres châssis en rachetant une menuiserie alu, se rappelle Pierrick Demonceaux. Nous avions le projet de nous étendre et il fallait pour cela une entreprise qui a une synergie avec la miroiterie. »
Réorganisation et investissement
De premiers contacts sont noués en décembre 2021 avec Bertrand Rousseau, propriétaire de la menuiserie Arzel, qui a alors envie de céder. Puis Pierrick Demonceaux intègre l'entreprise. « Nous avons finalement repris l'entreprise en septembre 2022, elle était alors en plan de sauvegarde donc nous nous sommes fixés l'objectif de d'abord l'assainir de toute dette et sortir de ce plan, ce qui est le cas aujourd'hui », explique Pierrick Demonceaux, Directeur général d'Arzel.
Le jeune homme de 28 ans et son père prennent conscience que l'entreprise possède une très solide connaissance technique de son métier et que des clients de la région parisienne font appel à son expertise pour venir créer des façades complètes en mur-rideau. Mais ils se rendent compte également que l'outil de production est vieillissant et nécessite des investissements. « C'est une entreprise au savoir-faire réel mais qui par rapport à des ateliers de confrères que nous avons pu visiter, se reposait sur ses acquis, commente Pierrick Demonceaux. Il fallait amorcer une transition vers le 2.0, moderniser un outil de production devenu extrêmement vieillissant, c'était du cousu main, beaucoup d'opérations étaient faites à la main par les opérateurs. »
Un nouveau site à Épaux-Bézu
La menuiserie investit alors dans de nouvelles machines et n'hésite pas non plus à faire le tri dans les effectifs. « Il y a eu un turn-over de 65 à 70% au niveau du personnel, nous avons promu certaines personnes performantes qui n'étaient pas valorisées, nous nous sommes séparés d'autres salariés, nous avons aussi réussi à recruter des personnes jeunes et même d'anciens talents de l'entreprise et à les embarquer dans un nouveau projet, explique le jeune dirigeant. Nous ne pensions pas avoir à faire tout ce travail mais, au final, nous arrivons en haut du sommet, nous avons un carnet de commandes qui repart, nous avons les matières premières dont les prix baissent, nous avons les hommes, nous espérons que 2024 sera une bonne année. » Aujourd'hui, Arzel emploie 20 personnes contre 17 à la reprise dans des fonctions administratives, en bureau d'étude, dans la fabrication et la pose.
La menuiserie a également engagé un projet de construction d'un nouveau site du côté de la zone industrielle de l'Omois, à Épaux-Bézu. « Nous allons regrouper l'ensemble de nos métiers sur ce site qui fera 1 500 m² avec le magasin contre 800 aujourd'hui, et nous allons numériser l'atelier avec l'ajout d'une scie deux têtes et d'un centre d'usinage pour être à la pointe de la technologie de ce qui se fait aujourd'hui en menuiserie alu, développe Pierrick Demonceaux. C'est un investissement de 2,2 millions d'euros au total et il restera la possibilité d'étendre l'entreprise dans les prochaines années si elle se développe comme nous l'espérons. »
La menuiserie Arzel a réalisé un chiffre d'affaires de 2,8 millions d'euros en 2023 et espère atteindre trois millions d'euros cette année. Elle réalise des chantiers en région parisienne, dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est et vient par exemple de livrer un chantier de menuiserie extérieure sur un hôtel de 250 chambres à Disneyland Paris. Ses clients sont le plus souvent des professionnels : secteur tertiaire, hôtellerie, écoles, hôpitaux. L'entreprise pourra répondre à ces défis sur son nouveau site dont elle devrait prendre possession en septembre prochain.