La MEL imprime sa marque
La métropole lilloise a lancé son agence d'attractivité il y a quatre mois. L'heure est au bilan estival et les chiffres prouvent que la fréquentation touristique a bel et bien augmenté. La MEL ne compte pas s'arrêter sur une si belle lancée et pense pouvoir se faire une place parmi les métropoles européennes les plus attractives.
Le potentiel économique du tourisme dans la métropole lilloise serait sous-estimé. C’est ce qu’a constaté Michel Delepaul, président de HelloLille. Cette nouvelle agence d’attractivité, lancée en février dernier par la volonté de Damien Castelain, président de la MEL, veut mettre en lumière les atouts de Lille et sa Métropole pour en faire la nouvelle destination favorite des Français et des Européens.
Aujourd’hui, la MEL est à la 8e place du classement des métropoles les plus attractives de France. «L’objectif serait de faire partie du top 3 d’ici deux ans», annonce Michel Delepaul. Il faudra alors rivaliser avec des métropoles telles que Toulouse, Nantes ou encore Bordeaux. Le président s’est d’ailleurs déplacé dans ces villes pour s’inspirer du travail de leurs agences. «Mais comparaison n’est pas raison, je ne veux pas forcément faire ce qu’ils font déjà», prévient-il.
Les événements récurrents comme porte d’entrée
Et HelloLille a matière à promouvoir. «La Métropole fait beaucoup parler d’elle pour les événements sportifs avec le LOSC en ligue 1, la Coupe Davis… remarque le président de l’agence. Notre équipe va essayer de répartir les retombées économiques, en donnant envie aux supporters de rester plus longtemps ou de revenir après coup.» A la mi-août, pas moins de 100 hôtesses ont essayé de convaincre les touristes de s’éloigner de la braderie de Lille pour découvrir la ville sous un autre angle. En quatre mois, les efforts de l’agence d’attractivité ont déjà porté leurs fruits : entre 2018 et 2019, HelloLille a recensé 350 touristes supplémentaires par jour. «Le Salon des blogueurs de voyage a clairement changé la donne ce printemps. Lille était présente sur tous les réseaux sociaux. On a pu faire découvrir un autre visage de Lille et sortir des sentiers battus, en présentant les beaux quartiers de Roubaix par exemple.»
La récente ouverture de l’hôtel Mama Shelter à Euralille, alors que le groupe déploie des projets dans les plus grandes villes d’Europe – bientôt à Rome –, fait aussi preuve du dynamisme de la Métropole. «Le secteur hôtelier est dans le top 5 des plus gros acteurs économiques à Lille», indique Sébastien Restagno, président du Club hôtelier de Lille et sa Métropole.
Miser sur le tourisme d’affaires
Entre juin et juillet, le taux d’occupation des hôtels a augmenté d’un point, pour atteindre 66,7%. «Cela représente 5 500 chambres en plus par rapport à l’année dernière», continue-t-il. L’augmentation de la fréquentation touristique sur cette période se justifierait notamment par l’organisation de deux congrès médicaux et d’une convention Harmonie mutuelle.
Car HelloLille ne vise pas seulement à attirer les touristes de loisir, mais cible aussi les touristes d’affaires. Pour ce faire, bon nombre d’acteurs économiques font partie du conseil d’administration de l’agence. «Sur les 15 membres du conseil, seuls 7 sont des élus. On compte aussi la Chambre de commerce et de l’industrie, ou encore le Medef, qui disposent d’un réseau conséquent pour convaincre les investisseurs et entrepreneurs de venir chez nous», détaille Michel Delepaul. Pour le moment, le président d’HelloLille se réjouit d’un nouveau chiffre : cet été, 80% des touristes venus à Lille étaient français, soit 3,7 points de plus qu’en 2018. «C’est une bonne nouvelle : ça veut dire que les Français choisissent le Nord plutôt que le Sud», sourit-il.
Le tourisme dans la MEL
• 12 500 emplois directs
• 125 hôtels et résidences de tourisme
• 66 938 billets de train vendus à destination de Lille
Un nouvel observatoire
HelloLille a mis en place un Observatoire du tourisme métropolitain. Chaque mois, les hôteliers de la Métropole pourront entrer leurs chiffres sur une plateforme qui servira d’indicateur de l’attractivité de la MEL et de l’impact économique des événements qui s’y déroulent. «Les chiffres sont confidentiels. N’en ressortent que des analyses globales pour connaître les tendances et voir ce qui peut être amélioré», indique Sébastien Restagno. Prochaine étude attendue : les retombées économiques de la braderie de Lille. «Cette édition a un goût particulier pour nous : c’était la première d’HelloLille», avoue Michel Delepaul.