"La MEL du XXIe siècle doit être en mouvement, attractive et solidaire"

La présentation des vœux à la presse a été pour Damien Castelain, président de la MEL, l'occasion d'évoquer la vision politique et économique qu'il souhaite pour la Métropole en illustrant des projets et des investissements programmés pour cette année et la fin de mandat. Les entreprises ne sont pas les oubliées de ce mandat.

Damien Castelain : « Par petites touches, nous transformons le quotidien et dessinons une métropole nouvelle ».
Damien Castelain : « Par petites touches, nous transformons le quotidien et dessinons une métropole nouvelle ».

 

D.R.

Damien Castelain : «Par petites touches, nous transformons le quotidien et dessinons une Métropole nouvelle.»

 

Le mois de janvier est le mois des vœux. Président de la Métropole européenne de Lille depuis le 18 avril 2014 et reconduit dans ses fonctions le 15 décembre 2016, Damien Castelain a présenté les siens pour 2017 à la presse en les centrant sur son projet : «faire de notre intercommunalité un outil résolument tourné vers le territoire et ses habitants». Un projet qui s’appuie sur une «vision, sens pour l’action, pour aujourd’hui comme pour demain, (à la fois) politique, construite autour de trois ambitions : bâtir la capitale des Hauts-de-France et la mettre en mouvement, construire une Métropole stratège et attractive, et forger une collectivité solidaire et à l’écoute de ses territoires». Mais aussi économique et à ce point prioritaire pour le développement et l’emploi qu’il a décidé de conduire lui-même cette compétence, «conscient que les premières réalisations de la MEL ne sont pas suffisantes et qu’il nous faut aller plus loin dans notre engagement». Si Damien Castelain a pu qualifié 2016 d’année «très dense», «la feuille de route de la politique métropolitaine pour cette année» est tout aussi prometteuse. 

Transports. On sait Damien Castelain très engagé sur la thématique des transports et de l’accessibilité. Et le premier dossier sur lequel il sera attendu sera celui de la nouvelle concession de service public transports, 2 Mds€, que convoitent Keolis et Transdev. La MEL est également bien engagée dans le projet de tramway entre les gares de Lille et l’aéroport de Lesquin via Lille-Sud, Ronchin et Faches-Thumesnil. À l’ordre du jour de 2017, les négociations avec les maires concernés et la recherche de partenaires financiers prêts à participer à cet investissement de plus de 250 M€, avec un objectif d’inauguration en 2022. Dans cette même logique de renforcement des mobilités et de l’accessibilité, la MEL consacrera dans les huit prochaines années près d’1 Md€ à ses infrastructures de transports publics et au renouvellement de ses matériels roulants. On songe ici au doublement des rames de métro, toujours en suspens sur la définition du pilotage automatique et «qui doit aboutir le plus rapidement possible», mais aussi à l’entretien des quelque 3 500 km de voirie et 88 ouvrages d’art, aux 30 M€ qui seront investis d’ici 2020 dans la réalisation d’une centaine de kilomètres de pistes cyclables et la résorption d’une vingtaine de points durs. Ou encore au projet d’Ecobonus mobilité, dont la finalité est de récompenser les métropolitains qui éviteraient de prendre leur voiture aux heures de pointe, toujours en discussion, notamment avec les services de l’Etat, sur des questions juridiques d’accès à leurs données.

Développement durable et transition énergétique. Le conseil de la Métropole doit, le 10 février, décider de l’attribution relative au renouvellement de la DSP d’exploitation du Centre de valorisation énergétique d’Halluin. Ce renouvellement sera, a annoncé Damien Castelain, l’occasion de récupérer la chaleur produite et non utilisée à ce jour et de la valoriser par la construction d’une «autoroute de la chaleur» d’une quinzaine de kilomètres entre le CVE et les réseaux de chaleur de Lille et de Roubaix. Soit 40 M€ d’investissements en partie couverts par l’ADEME et qui permettront d’économiser l’équivalent de 5 M€ de gaz par an et de ne plus utiliser de charbon dans la chaufferie du Mont-de-Terre à Lille. Autre développement dont le démarrage opérationnel est attendu dès juin, celui du projet «So MEL, So Connected». Le déploiement des premières bornes de recharge électrique concrétise l’appel à projets sur les réseaux électriques intelligents dont la MEL a été lauréate en groupement avec la Région.

Stratégie agricole et agroalimentaire. Première métropole rurale de France, la MEL a naturellement inscrit l’agriculture et l'(agro)alimentaire dans ses enjeux. Son septième site d’excellence, Euralimentaire, va ainsi prendre corps sur le site du MIN à Lomme, en visant le développement économique de la filière des produits frais. Son objectif est triple : fidéliser les entreprises déjà présentes en déclassant le MIN, développer des capacités d’accueil pour start-up et aménager une nouvelle offre en reconquête de la zone d’activités du MIN qui sera étendue de 20 ha. En parallèle, la MEL poursuit son action pour l’émergence de circuits courts et l’agriculture biologique : pour preuve l’installation récente de premiers producteurs sur la zone maraîchère de Wavrin.

Engagé aussi dans la construction d’une «Métropole stratège et attractive», Damien Castelain a mis en exergue le renforcement de son «Plan Marshall pour les territoires» qui, en trois ans, a abouti à plus de 450 remaniements du Plan local d’urbanisme, facilitant le développement des projets et générant plus d’1 Md€ d’investissement sur ces territoires de projets. Ce début d’année verra en effet l’adoption par la MEL, en février, du Schéma de cohérence territoriale (SCOT) avant celle du nouveau Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) à l’été. «Attractive», la Métropole se veut aussi engagée dans le «rayonnement” : l’adoption du projet définitif de piscine olympique sur le site de Lille – Saint-Sauveur est ainsi annoncée en juin pour une livraison en 2020-2021, sans négliger “une programmation culturelle à la hauteur» et l’accueil de grandes manifestations sportives aux retombées économiques et touristiques importantes. L’occasion de (re)mettre en valeur la multifonctionnalité du stade Pierre-Mauroy, «qui seule permet une telle programmation et en fait un des meilleurs atouts de notre territoire».

Priorité au développement économique et à l’emploi. Le développement économique et l’emploi : une compétence que Damien Castelain a décidé de conduire lui-même avec les soutiens d’Olivier Henno, vice-président en charge des parcs d’activité, de l’aménagement économique, de l’immobilier d’entreprise, de l’emploi et de l’insertion, et de Frédérique Seels, conseillère déléguée en charge de la relation avec les entreprises, du rebond industriel, du commerce et de l’artisanat. Si la première priorité affichée par la MEL est de créer un environnement favorable au développement des activités, notamment en n’augmentant pas la fiscalité des entreprises, Damien Castelain entend agir pour «faire des parcs d’activité le poumon vert du territoire économique». Dès cette année, 12 M€ seront alloués à un programme de remise à niveau des espaces publics au sein de ces parcs, un effort qui sera accompagné par leur connexion en très haut débit ainsi que par la création de 21 nouveaux parcs d’ici 2020 à raison de 20 M€ investis par an. Aux parcs du Petit-Menin, de la Houssoye, de Ravennes-les-Francs ou de l’extension d’Eurasanté, déjà mis sur le marché, s’ajouteront cette année la zone de Seclin A1 Est, le parc Pierre-Mauroy à Roncq, le Nouveau-Monde à La Bassée, le parc de Bouvines ou encore la Borne-de-l’Espoir à Lezennes. Très engagée dans le foncier économique, «élément central d’une stratégie performante», la MEL l’est aussi «pour réussir le rebond industriel de son territoire» autour de deux démarches, «l’une défensive pour conserver nos industries, l’autre offensive pour attirer de nouvelles implantations».

Si la MEL candidatera au titre de Capitale européenne de la jeunesse en 2020, occasion de valoriser et de développer toutes ses actions en faveur de la jeunesse, Damien Castelain a aussi annoncé qu’elle candidaterait à celui de Capitale mondiale du design la même année, persuadé que cette candidature représente «une formidable opportunité tant au niveau du rayonnement international que par les dynamiques territoriales et entrepreneuriales qu’elle enclenchera».Que souhaiter d’autre qu’elle soit retenue et donc une très belle année !