Distinction

La médiathèque d’Étouvie récompensée par plusieurs prix

Particulièrement ambitieux, tant dans sa conception que dans sa réalisation, le bâtiment, qui allie sobriété et confort des usagers, a été récompensé par 2 prix régionaux et 1 prix national. En partie incendié pendant les émeutes, il sera reconstruit à l’identique.

La construction de la médiathèque d’Étouvie, d’une surface de 915 m², a nécessité un investissement de 2,65 millions d’euros. © Béal & Blanckaert
La construction de la médiathèque d’Étouvie, d’une surface de 915 m², a nécessité un investissement de 2,65 millions d’euros. © Béal & Blanckaert

Déjà « Coup de cœur » des Trophées Rev3 du bâtiment durable en 2023, la médiathèque d’Étouvie a remporté en juin dernier les premières places du Prix Régional de la Construction Bois Hauts-de-France et du Prix National de la Construction en Chanvre. « Ces récompenses suscitent évidemment une réelle fierté. Mais plus important encore, elles apportent une grande visibilité à cette réalisation », se réjouit Claire Grébent, responsable d’opération à la direction de la maîtrise d'ouvrage d’Amiens Métropole.

Et pourtant, en 2018, lorsque le projet de construction d’une nouvelle médiathèque à Étouvie est officiellement lancé, le critère environnemental n’est pas défini comme un élément majeur. « À l’époque, l’accent avait surtout été mis sur la modularité des lieux. Nous avons reçu quatre offres. Parmi elles, figurait celle du cabinet d’architecture Béal & Blanckaert, qui proposait des choses très ambitieuses, notamment l’utilisation de matériaux biosourcés », se souvient-elle.

Une proposition qui séduit immédiatement Amiens Métropole, maître d’ouvrage du programme, qui décide de faire de cette construction une véritable vitrine de l’architecture de demain. « Il y a eu une réelle convergence d’objectifs entre la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre », sourit Claire Grébent.

Un bâtiment sobre et modulable

Également accompagné par Fibois et le CD2E, le projet s’est structuré autour de la volonté d’ériger un bâtiment bioclimatique et low tech, réalisé à partir de matériaux biosourcés et locaux. « L’objectif était de réduire l’empreinte carbone aussi bien pendant la phase de construction que d’exploitation de la médiathèque. D’où le choix de privilégier notamment la ventilation naturelle et des puits climatiques, mais aussi des matériaux comme le bois et le béton de chanvre », détaille Claire Grébent.

Côté aménagement, la médiathèque d’Étouvie a favorisé les espaces neutres et lumineux pour faciliter l’évolutivité de ceux-ci. « Nous avons aussi travaillé sur l’intégration d’espaces fermés pour permettre à des étudiants, par exemple, de travailler ensemble, sur une signalétique compréhensible par tous ou encore la création d’un jardin de lecture avec du mobilier d’extérieur », poursuit-elle.

Un très fort esprit d’équipe est né sur ce chantier exemplaire. © Béal & Blanckaert

Autre particularité, pendant toute la durée des travaux, le chantier a reçu de nombreuses visites de professionnels (architectes, paysagistes, bureaux d’études…) comme du grand public. « Il était très important pour nous que le site soit le plus ouvert possible. Nous avons accueilli des scolaires, mais aussi des habitants, des étudiants d’UniLaSalle ou encore des associations », énumère Claire Grébent.

Une reconstruction à l’identique

Livrée en juin 2023, la médiathèque devait officiellement ouvrir ses portes en septembre. Cependant, le bâtiment a été en partie incendié lors des émeutes déclenchées par le décès de Nahel Merzouk. « L’incendie principal a été provoqué par l’embrasement de bidons d’essence. Les pompiers, qui ont dû attendre que le secteur soit sécurisé, ont mis une heure à intervenir », raconte la responsable d’opération à la direction de la maîtrise d'ouvrage d’Amiens Métropole.

Malgré ce laps de temps relativement long, le bâtiment a particulièrement bien résisté aux flammes. À tel point que les deux tiers de l’édifice ont pu être sauvés. « Cet événement sert aujourd’hui de retour d’expérience aux professionnels », confie Claire Grébent avant de poursuivre : « Les lieux ont été nettoyés et les travaux de reprise doivent débuter en 2025. La médiathèque sera reconstruite à l’identique et nous réutiliserons tout ce qui est possible, y compris pour les aménagements ».