Banques-Assurances : la ligne de front a changé...

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! L’an passé à la même époque la maxime était martelé vaille que vaille des hautes sphères étatiques jusqu’aux strates du terrain de l’économie réelle. Aujourd’hui, elle demeure toujours d’actualité mais pour de nouvelles raisons.

Après avoir réagi pour gérer l’urgence, panser les plaies, la décision de protéger les entrepreneurs et leurs collaborateurs avec ce fameux «quoi qu’il en coûte», c’est aujourd’hui la sortie de crise, la relance et l’avenir global de l’économie des territoires qui est en jeu. L’affaire est loin d’être simple. Entre des entreprises affaiblies, celles qui font devoir faire face à des difficultés financières certaines, les autres à la recherche d’un nouveau souffle pour faire face à ce que certains observateurs qualifient comme véritable «surcharge économique», le gouvernement, via Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance et Éric Dupont-Moretti, garde des Sceaux et ministre de la Justice, a lancé au début du mois son acte II de l’Accompagnement des entreprises. Dans le volet financier, les banques, assurances ou encore les sociétés de gestion sont de nouveau appelées à monter au front pour permettre la mise en œuvre des différents dispositifs annoncés. La liste est longue à l’image des tous récents PPR (Prêts Participatifs Relance), de la prolongation des PGE (Prêts Garantis par l’État), des prêts exceptionnels ciblés sur les petites entreprises en passant par des avances remboursables et des prêts bonifiés. Une armada de mesures où les acteurs financiers ont un rôle crucial à jouer pour leur bonne exécution et surtout leur efficience. Des acteurs financiers eux-mêmes touchés (on a tendance à l’oublier) de plein fouet par ce rouleau compresseur épidémique dans leur mode de fonctionnement, leur organisation et leurs missions. Si l’après est en marche avec la mise en place d’outils présentés comme facilement opérationnels, le présent entraîne une grande interrogation pour les années à venir : comment réellement financer et assurer une pandémie ? Seule une discipline financière semble le permettre, encore faut-il le faire comprendre....