La gestion des conflits passe par la quête de sens

Pour un chef d’entreprise ou un manager, les formations professionnelles de gestion des conflits au travail peuvent s’avérer un outil précieux. Elles sont nombreuses sur ce marché florissant. Déceler, résorber, annihiler une telle situation ne s’improvise pas. Comment définir un conflit en entreprise ? Comment le résoudre ? Quelques conseils aux dirigeants des TPE et PME locaux.

Le travail en équipe est source de stress, celui que l’on retrouve dans tout cercle social.
Le travail en équipe est source de stress, celui que l’on retrouve dans tout cercle social.

Une entreprise est avant tout une communauté humaine. Comme dans tout cercle social, rien n’est parfait, dans ce côtoiement de vécus et de caractères. Des situations de stress peuvent naître : la clientèle est impatiente, la hiérarchie exigeante et les collègues pas toujours infaillibles. Tout cela peut dégénérer au point de se muer en véritables conflits en entreprise. Dès lors, les enjeux sont majeurs : éviter l’apparition de ces conflits, disputes et altercations lorsque nous travaillons avec d’autres personnes, dans le même espace de vie durant plusieurs heures d’affilée. Comme dans la plupart des contextes, les conflits les plus courants au travail sont dus à des différences d’opinions, d’objectifs, de méthode ou de façons de penser. Dans un environnement où il est nécessaire de collaborer avec des individus différents de nous, il peut s’avérer difficile d’éviter les confrontations. Pour un dirigeant ou un manager, résoudre un tel nœud requiert des compétences, qui vont au-delà des qualités humaines propres, même si elles peuvent être évidentes et louables. Sur le marché de la formation, il existe pléthore d’offres pour s’attaquer à cette problématique qui peut déstabiliser un collectif, quand la charge émotionnelle entre les protagonistes du conflit devient trop forte. Les formations dédiées reviendront toujours à cette question fondamentale : comment repérer la situation de conflit en entreprise à temps ? Même si une bonne gestion en la matière permet de désamorcer des situations difficiles, la plus efficiente est celle où le manager a su voir émerger le conflit entre ses collaborateurs et le stopper dans sa progression.

Le management sensoriel

Il lui faudra être à l’écoute de son équipe pour repérer les sources en amont avant que le conflit ne se déclare : mauvaise communication générale souvent due à des salariés et des postes trop cloisonnés entre eux, compétitivité trop présente, acteurs extérieurs trop pesants, comme des clients qui ont trop d’influence sur le fonctionnement interne de l’entreprise, dysfonctionnements organisationnels, comme des postes dont les compétences se chevauchent. Souvent, cela part d’une banalité dans le process de l’entreprise : un document non remis à temps, une erreur commise poussant le collègue à s’adapter au forceps, un rendez-vous manqué. Le moindre grain de sable, insignifiant au départ, peut enrayer le quotidien bien huilé de la TPE ou de la PME. Les programmes des formations de gestion des conflits au travail insisteront sur la médiation. Ou comment le chef d’entreprise ou le manager devra faire preuve de neutralité, d’écoute, comprendre et utiliser les émotions, renouer les relations : en somme, être un avisé négociateur. À l’heure où la crise de la Covid-19 a réaffirmé la quête de sens dans la sphère travail, le besoin de reconnaissance, d’honnêteté de la hiérarchie, de transparence… ne sont pas des vains mots. Ils sont en 2022 les boucliers de protection d’un conflit en entreprise. Pas pour rien, que parmi les formes de management enseignées, se dessine le management sensoriel. Encore à l’état de balbutiements, cette méthode vise à stimuler nos cinq sens pour augmenter le bien-être et la motivation des salariés, et par conséquent leur productivité. Mais comment diriger une équipe en incluant une notion aussi personnelle que les sens ? Le management sensoriel impose au manager de bien connaître ses collaborateurs, de tenir compte de la personnalité et des goûts de chacun, et d’engager avec eux une concertation pour la mise en œuvre des changements importants afin de se donner plus de chance de réussir. En définitive, coconstruire la maison entrepreneuriale commune.