La «frénésie» entrepreneuriale

Du jamais vu ! «La crise sanitaire n’a pas freiné l’envie d’entreprendre, bien au contraire, ce climat incertain a renforcé le goût des Français pour l’entrepreneuriat », confirme le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC) à l’occasion de la présentation de son bilan national des entreprises 2021. Cette vague entrepreneuriale est, de nouveau, portée par les micro-entrepreneurs qui ont progressé de près de 17 % tandis que le nombre d’entreprises individuelles classiques n’a, lui, progressé que de 1,7 %. L’an passé, les secteurs qui ont enregistré le plus de créations d’entreprises sont ceux des services aux ménages (+ 30 %), d’information et de communication (+ 25,4 %) et de transports et entreposage (+ 24,9 %). Une véritable «frénésie» entrepreneuriale qui s’explique surtout par «le niveau particulièrement bas des créations pendant le premier confinement en 2020», note l’Insee. La tendance nationale est générale et la région n’échappe pas à cette donne. L’entrepreneuriat a le vent en poupe depuis plusieurs années, pour diverses raisons notamment ce que certains appellent «d’entrepreneuriat de contrainte». Cette donne s’est confirmée à l’occasion de la crise sanitaire et fait aujourd’hui l’objet de nombreuses études de la part des chercheurs universitaires. Cette tendance n’est pas nouvelle mais elle se renforce d’année en année entraînant la légitime question de l’accompagnement de cette typologie de néo-entrepreneurs venus à la création d’entreprise non pas d’une façon volontaire mais ne voyant que cette alternative comme seul salut. Un accompagnement sur mesure se doit d’être réellement mis en place. Les choses avancent et s’accélèrent dans le domaine, une bonne chose ! Au début du mois, le réseau associatif Initiative France a annoncé le renforcement de sa collaboration avec Pôle emploi pour soutenir les demandeurs d’emploi porteurs de projets de création d’entreprise. «La création d’activité est un levier important pour diversifier les solutions de retour à l’emploi des demandeurs d’emploi», assure Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi. Reste qu’aiguiller une personne vers la création d’entreprise se doit d’être plus qu’encadré et non pas seulement présenté comme une simple alternative. Il n’en demeure pas moins que pour bon nombre, cela demeure la seule. L’accompagnement est tout simplement primordial voire vital.