«La French Tech ne concerne pas uniquement les start-up»
Tout comme trois autres Communautés qui maillent la région Hauts-de-France, la Communauté French Tech Grand Hainaut été labellisée par l'État en avril dernier. Abdel Halitim, dirigeant d'Akao informatique et président de cette Communauté, explique les enjeux du label.
La Gazette : La Communauté French Tech Grand Hainaut a été labellisée par l’État en avril. Que représente ce label ?
Abdel Halitim : Pour obtenir le label «Communauté French Tech», il fallait réunir une liste de 50 entreprises en relation avec le numérique, issues d’un même territoire. La Communauté a très vite été créée : nous avons commencé à nous rassembler à partir de janvier pour pouvoir rendre la liste le 11 février. Au total, nous avons rendu une candidature avec 56 signatures. Depuis, nous avons des nouvelles demandes pour intégrer notre Communauté, mais nous prenons le temps de les étudier au cas par cas avant de les accepter. Il ne s’agit pas seulement de se rassembler entre opportunistes, mais de garder une cohérence pour mener à bien nos projets.
Quelles activités regroupe la Communauté ?
Le territoire que couvre notre Communauté est large : il englobe Valenciennes Métropole, le Denaisis, le Cambrésis, Maubeuge et l’Avesnois … Nous voulions une hétérogénéité aussi bien dans la taille des entreprises que dans leur implantation géographique. Il faut avant tout comprendre que la French Tech ne concerne pas uniquement les start-up. La French Tech, c’est tout un écosystème qui doit permettre aux start-up de grandir. Nous comptons parmi nos membres des start-up comme Simone et ses trottinettes pliables, ou Constructions-3D et ses imprimantes. Mais la Communauté repose aussi sur un tissu qui existe depuis une dizaine d’années et qui mérite d’être encore dans la lumière. Ce ne sont pas forcément des acteurs «du» numérique, mais «autour» du numérique, comme l’école Pop School à Anzin ou encore l’agence de communication Keeo, pour ne citer qu’eux.
Quel est l’objectif d’un tel rassemblement ?
Nous ne sommes pas un club fermé qui parle business en vase clos. Nous constituons un groupe de passionnés qui veulent continuer de grandir, mais pas tout seuls, pour contrer la solitude de dirigeant en quelque sorte. Nous avons aussi lancé trois grands projets pour faire évoluer le territoire. Nous voudrions créer des partenariats avec des administrations et des institutions pour les aider dans leur communication. Nous voulons aussi conseiller des PME locales pour réinventer leur business avec le numérique. Enfin, nous voulons user de notre créativité pour attirer la création d’emplois dans le Grand Hainaut. En fait, il y a toute une dimension RSE. Nous avons conscience que le territoire souffre économiquement. Il y a un train en marche qui est le numérique, mais ce train manque de passagers. De l’autre côté, il y a le chômage… Alors il n’est pas difficile de faire un lien entre les deux. C’est à nous d’aider une population en crise à trouver du travail en relation avec le numérique. Nous allons nous rapprocher de Pôle emploi et de différentes écoles pour encourager les formations.
Vous n’êtes pas la seule Communauté à avoir été labellisée dans les Hauts-de-France. Est-ce que vous interagissez au niveau régional ?
Lille a été élue capitale de la French Tech en même temps que notre labellisation. Ça semble assez logique parce que c’est à Lille que la French Tech est née, notamment avec la création d’EuraTechnologies. En plus de ça, les quatre communautés French Tech qui maillent la région (Grand Hainaut, Artois, Littoral Hauts-de-France et Hauts-de-France Sud) ont également été retenues par l’État pour être labellisées. Auparavant, il y avait peu d’interaction entre chacune de ces Communautés, puisqu’elles s’occupaient avant tout de leur propre territoire. Mais une grande réunion a eu lieu début mai à EuraTechnologies. Elle nous a permis de tous nous rencontrer pour évoquer des projets communs.