La franchise comme levier de développement

Depuis 10 ans, l'enseigne de boulangerie artisanale Louise maille le territoire et ouvre une boulangerie tous les deux mois. Créée à Roncq, l'enseigne de 1 900 salariés compte sur la franchise pour développer son réseau.

Un produit fabriqué sur place : une priorité pour Florent Brélivet, DG de Boulangerie Louise.
Un produit fabriqué sur place : une priorité pour Florent Brélivet, DG de Boulangerie Louise.

Florent Brélivet a été l’origine du premier point de vente à Roncq ; depuis, le directeur général a vu l’enseigne – dont le siège est implanté à Feignies – se développer pour atteindre aujourd’hui les 140 boutiques (dont 40 en Hauts-de-France) : 125 en propre et le reste en franchises. Le groupe est également propriétaire de l’enseigne «Le Fournil de mon enfance», avec neuf points de vente en métropole lilloise. «Le concept est né d’une opportunité : celle d’ouvrir une boulangerie au Carré des Halles, à Roncq», se rappelle Florent Brélivet. Le principe est simple : une boulangerie plus moderne, adossée à des zones commerciales et facile d’accès. Rapidement, le groupe étoffe son offre vers la Bretagne, la Normandie, l’Ile-de-France, le Grand-Est…

L’élément prédominant pour l’implantation d’une Boulangerie Louise ? Disposer d’au moins 20 places de parking. «Le principe, c’est d’avoir des enseignes sur des axes de consommation, en complémentarité avec des bouchers, des poissonniers… Le client est toujours dans une démarche alimentaire et souhaite avoir tout au même endroit.» En s’installant dans ces zones qui mixent habitations et commerces, Boulangerie Louise empiète sur les terres de son principal concurrent du Sud de la France, Marie Blachère, avec ses 500 boutiques. «Nous avons vocation à rester un groupe de taille modeste, ce lien est très important. Notre ambition n’est pas d’avoir la taille de notre concurrent. Nous misons sur un positionnement entre l’artisan boulanger et l’hypermarché. Oui, on réalise des politiques commerciales mais nos pains au levain sont tous cuits sur place», précise Florent Brélivet.

A Aulnoy-les-Valenciennes : le concept mixe boulangerie traditionnelle et restauration sur place.

Un approvisionnement en région

Il y a deux ans, le groupe s’est lancé dans la restauration sur place et à emporter : le plus grand concept, à Aulnoy-les-Valenciennes, compte 40 places assises. Certes, le confinement est passé par là et les zones de restauration sont désormais fermées, mais Florent Brélivet croit en la pertinence du modèle : «Lors du premier confinement, notre offre de restauration s’est effondrée mais aujourd’hui, les actifs sont en recherche de restauration rapide le midi. 50% de nos magasins proposent aujourd’hui cette offre.» Le groupe s’est récemment ouvert à la franchise avec une première ouverture à Breuil-le-Vert dans l’Oise, en juillet dernier, et se fixe l’objectif d’ouvrir entre 5 à 10 franchises par an, complétées par des ouvertures en propre (entre une et cinq par an). Sur le territoire régional, l’enseigne mise sur un développement appuyé sur la Côte d’Opale, où elle n’est pour l’instante présente qu’à Boulogne-sur-Mer et Calais. Chaque année, près de 1 000 baguettes sont produites dans chaque boulangerie, avec un vrai engagement auprès d’associations pour minimiser les pertes. C’est par exemple le cas avec les Restos du Cœur, la Croix Rouge, mais aussi avec l’application Too good to Go. Se revendiquant comme un commerçant local, Boulangerie Louise met un point d’honneur à une visibilité totale sur la zone de production. «Nous avons régionalisé nos approvisionnements : notre meunier est situé dans les Hauts-de-France, pour garantir une proximité à nos clients. Le pain est cuit et pétri sur place et nos boulangers sont tous diplômés», ajoute le directeur général.

Jusqu’à Montréal

Présente en Belgique avec dix magasins, Boulangerie Louise s’est exportée bien plus loin avec un magasin ouvert à Montréal par deux anciens salariés français. «Nous allons essayer de nous développer davantage dans ce pays où le métier de boulanger n’existe pas ! Ce n’est que de l’importation de compétences et la majorité des boulangers au Québec sont donc…. français !». En 2019, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 100 M€ et devrait atteindre ses prévisions pour 2020 même si l’incertitude plane tout de même en cette fin d’année, période phare pour les boulangeries.