La foodtech régionale en ordre de marche

Euralimentaire poursuit son développement à vitesse grand V. Ouvert il y a à peine trois mois, le site d’excellence de la MEL dédié aux produits frais et locaux accueille trois nouveaux projets, venus rejoindre les six autres entreprises installées à l’entrée du MIN de Lomme.

"Une fusion de saveurs", c'est ce qu'espère apporter Esther Joly.
"Une fusion de saveurs", c'est ce qu'espère apporter Esther Joly.

Faire émerger 20 start-up et créer 100 nouveaux emplois à horizon 2018. L’objectif d’Euralimentaire, lancé en 2016 par la MEL, semble sur la bonne voie. Après une première promotion de porteurs de projets agréés en avril dernier, trois start-up viennent de rejoindre le site d’excellence et bénéficieront ainsi du programme d’accompagnement d’Eurasanté et du Pôle NSL (Nutrition-Santé-Longévité).

“Un kilo d’aromates coûte jusqu’à 120 euros en magasin alors qu’on peut les avoir chez soi” explique Coralie Breuvart.

Le Potager de Coralie. Former au potager les professionnels et les particuliers, une idée originale développée par Coralie Breuvart, arrivée dans la région il y a plus de dix ans. «J’en avais assez de manger des fruits et des légumes sans saveur ni goût. J’ai commencé par cultiver des aromates sur la parcelle familiale, puis j’ai essayé les fruits et légumes. Je voulais être actrice de l’environnement», explique-t-elle. Elle se forme à la permaculture en Normandie et crée rapidement une communauté Facebook, en donnant quelques conseils sur les récoltes, les variétés, les techniques… «J’avais envie de montrer qu’il était possible de gérer un potager en tant que citadine ! Non, un potager ne prend pas des heures à entretenir !» L’an dernier, Coralie Breuvart teste le concept du potager pédagogique auprès de cinq familles. Elle leur apprend à gérer un cycle complet de la nature sur une surface de 2 à 3 m2, avec 11 aromates et 10 légumes.  «Après seulement trois semaines, il est déjà possible de consommer certains aromates. Avec un plant, c’est prêt à consommer, c’est l’avantage par rapport à un semis. Cela correspond aussi à un vrai projet de famille puisque les familles que je conseille transmettent à leurs enfants.» A raison d’un abonnement mensuel de 30 euros, ponctué d’interventions et de conseils chaque semaine, l’offre de la chef d’entreprise se positionne sur un marché de niche, encore difficile à appréhender. En rencontrant les Jardins de Cocagne à Villeneuve-d’Ascq, elle envisage aussi de lancer prochainement une offre à destination des entreprises, soucieuses elles aussi, dans une démarche RSE, de proposer un mieux-vivre à leurs salariés. «Nous avons donc répondu ensemble au projet de ferme aquaponique de Norpac  (l’aquaponie est un élevage de poissons et culture de plantes en circuit presque fermé, ndlr).» Dans l’attente de cet éventuel nouveau contrat, Coralie Breuvart profitera de sa présence à Euralimentaire pour développer son réseau et nouer des contacts avec les producteurs du MIN de Lomme. «L’an prochain, j’aimerais travailler avec une dizaine de partenaires pour un chiffre d’affaires de 30 000 €», conclut la jeune femme.

Etre incubé à Euralimentaire permettra à Sébastien Wylleman et à son associé de mûrir le projet avant de le lancer officiellement en janvier 2018.

Le projet MIAM. Si l’entreprise prendra vraiment son essor en janvier 2018, Sébastien Wylleman a déjà de nombreuses idées en tête : proposer en entreprise un service traiteur associant de bons produits frais, en circuit court. Avec son associé, Bertrand Leclercq, il prévoit donc des cocktails et des buffets pour les entreprises de 10 à 150 personnes, en se souciant des régimes alimentaires particuliers. Des recettes seront élaborées avec des cuisiniers. «Nous attendons le maximum d’Euralimentaire : échanger sur nos problématiques, bénéficier d’une émulation collective, se sentir dans un environnement propice à la création d’entreprise», avoue Sébastien Wylleman.

MIYE. En langue bassa, «miyé» signifie «je suis et j’existe». Une philosophie qui résume la pensée d’Esther Joly, qui surfe sur la vague des produits afro tendance. «Il y a un vrai manque sur ces produits alors qu’il y a bien un marché des produits tex-mex, mexicains, asiatiques ou encore indiens.» Un voyage dans son pays d’origine, le Cameroun, lui donnera l’idée de ce projet. «Cela a été un retour aux sources à un moment où j’avais une réflexion entrepreneuriale. J’y ai trouvé des saveurs subtiles et délicieuses qu’on ne trouve pas en France», explique Esther Joly. Dès 2014, elle travaille sur une gamme afro tendance, haut de gamme, qu’elle adapte au mode européen. «Il y a moins de piment, les recettes sont moins grasses et moins sucrées. Je propose une fusion de saveurs sur une base afro !» souligne-t-elle. Son objectif ? Proposer des jus, des sauces, des mélanges d’épices, des pâtes de piment, des cocktails ou encore des fatayas (des chaussons fourrés à la viande, au poisson ou aux légumes) pour les particuliers mais aussi pour les épiceries fines ou les hôtels haut de gamme. Soutenue par le CERTIA Interface et la Chambre des métiers et de l’artisanat, Esther Joly a validé l’ensemble de ses produits avec le Centre technique d’agroalimentaire (CTCPA) d’Amiens. «Etre dans les locaux d’Euralimentaire va me relier à Eurasanté pour m’aider dans les allégations santé ou pour caractériser les bienfaits des produits. L’empreinte carbone est au top, on a tout sur place !» A la fin du mois, elle proposera aussi des cours de cuisine à destination des particuliers et des entreprises sur le site d’Euralimentaire. «Mon ambition ? Être la première marque européenne de produits afro tendance premium et casser l’image des produits pimentés, trop gras, avec une chaîne sanitaire mal respectée.» Esther Joly espère embaucher dès cette année.

Une fusion de saveurs“, c’est ce qu’espère apporter Esther Joly.

 

 

Phrases à mettre en gros fin du texte

«Mon ambition ? Être la première marque européenne premium de produits afro tendance»