Conjoncture
La création d'entreprise maintient le cap en Moselle
Le record de créations d’entreprises en Moselle pourrait-il être battu cette année ? Si le premier semestre a vu légèrement fléchir le nombre de créations dans le département, il n’empêche, la barre est toujours très haute, dans la lignée des exercices 2021 et 2020. La toute fraîche loi sur le pouvoir d’achat peut-elle doper un chiffre déjà élevé ? En Moselle, 6 nouvelles entreprises sur 10 sont des micro-entreprises. Quelles conséquences aura la loi sur le pouvoir d'achat sur la création ? Éléments de réponse.
905. C’est le nombre de créations d’entreprises en juin en Moselle, selon les données de l’Insee. C’est un rebond par rapport au mois précédent (893), mais un repli si on prend en compte le même mois de juin de 2021 (992). Toutefois, avec 5 716 nouvelles entités sur le premier semestre 2022, on demeure sur des statistiques élevées, dans les mêmes eaux que celles de l’année 2021, référence en la matière (5 934 sur les six premiers mois et plus de 10 000 créations sur toute l’année). La dynamique est observée depuis six ans, accentuée par la crise sanitaire. Il faut le rappeler : l’an passé, l’engouement pour l’entrepreneuriat s’était traduit par pléthore de projets liés aux besoins nouveaux directement créés par la pandémie et ses confinements. Ainsi, en Moselle, on avait vu fleurir une multitude de services de livraison à domicile pour répondre à l’explosion de l’e-commerce.
Les cotisations sociales des indépendants allégées
Clairement, dans le département, la vague est retombée, une relative euphorie d'entreprendre a ralenti. Les créations se sont taries dans les secteurs «transport et entreposage» - ceux qui concernent les plateformes de livraison et les VTC - et «commerce, réparation d’autos et de motos». Le domaine «soutien aux entreprises» a, par contre, le vent en poupe. Dans ce panorama, l’ascension de la micro-entreprise en Moselle apparaît stoppée : 3 621 créées sur les 6 premiers mois 2021 contre 3 611 sur ces six derniers mois. Plusieurs facteurs se croisant l’expliquent : le climat d’incertitude lié aux conséquences socio-économiques du conflit en Ukraine, une prudente observation du contexte électoral en France. Également, la flambée des prix du carburant ne motive guère à partir à l’aventure, notamment dans la création d’activité de VTC ou de livraison. À l’heure où les parlementaires ont ferraillé rude ces derniers jours sur le projet de loi sur le pouvoir d’achat, finalement adopté la semaine passée, parmi l’armada de dispositifs et de mesures s’y référant, figure l’allégement des cotisations sociales des indépendants. Cela concerne plus de 2 millions de travailleurs indépendants - artisans, commerçants, professionnels libéraux, chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole, micro-entrepreneurs -, dont le revenu est inférieur ou égal au Smic, soit quelque 1 300 € nets mensuels en moyenne. La création d’entreprise pourrait cependant être confronté dans les mois à venir à la remontée des taux d’intérêt, opérés par de nombreuses banques centrales, dont la BCE. Et, on le sait, pour démarrer et amorcer son activité, une entreprise a un besoin de financements... C’est valable dès la strate locale… Là où tout commence.