La Coopérative maritime étaploise renaît de ses cendres

En 2016, la Coopérative maritime étaploise a investi son nouveau siège social sur le port d'Etaples, construit par le Département du Pas-de-Calais, et ouvert, au rez-de-chaussée, un Comptoir de la mer, le premier au nord de la France. En 2017, c’est sur un quai de Boulogne-sur-Mer, face à ses bateaux, qu’elle regroupe tous ses services administratifs et techniques.

Le Rosa de Cascia, dont la coque a été mise à l’eau à Dieppe, est en cours d’équipement aux Pays-Bas et rejoindra Boulogne dès juillet.
Le Rosa de Cascia, dont la coque a été mise à l’eau à Dieppe, est en cours d’équipement aux Pays-Bas et rejoindra Boulogne dès juillet.

Propriété de la CME, ce vaste ensemble (1 600 m²), situé sur la partie porteloise du port de Boulogne, a été inauguré le 11 mars en présence des maires de Boulogne (Frédéric Cuvillier), du Portel (Olivier Barbarin) et d’Etaples-sur-Mer (Philippe Fait), et de la communauté maritime boulonnaise. Il est, en grande partie, financé par la prime de l’assurance (1,1 million d’euros) touchée à la suite du dramatique  incendie, survenu dans la nuit du 27 au 28 octobre 2013, qui a complètement détruit les locaux historiques à Capécure.

Bureaux administratifs, organisation de producteurs, écorage, magasins d’avitaillement, forge de marine, station de révision des radeaux de survie… sont désormais regroupés, sur le quai Le Garrec du bassin Loubet, où accostent les navires de la flottille de la CME et, dès cet été, de la Scopale (dont les trois premiers navires neufs sont attendus au second semestre 2017).

D.R.

Le nouveau siège est situé bord à quai, au cœur de la zone dédiée aux pêcheurs.

Un pari réussi. Comme l’a rappelé le président de la CME, Bruno Margollé, «cette inauguration intervient après quatre ans de galère : procédure de redressement judiciaire et sévère restructuration au prix de 75 licenciements, incendie, déménagements à répétition, perte de 15 navires en cinq ans…».
Au lendemain de l’incendie, se souvient le directeur général Eric Gosselin, devant mes salariés en pleurs, j’ai promis que 72 heures plus tard nos bateaux seraient à la vente. Je me suis alors aperçu qu’on n’avait plus de téléphone, plus de camions, plus de crayons, mais, finalement, on a réussi à nous retrousser les manches et à relever le challenge.” Ce nouvel équipement coïncide avec le renouvellement de la flottille, via les nouvelles structures (Scopale et coopérative Pêcheurs d’Opale).

La CME redresse la barre. La coopérative, née en 1958, gère encore pas moins de 40 navires de 8 à 24 mètres. La famille étaploise compte sur Scopale, créée en partenariat avec Intermarché-Scapêche et l’armateur boulonnais Le Garrec, pour développer l’activité et rééquilibrer les finances du groupe. Cette structure permet à un artisan pêcheur qui n’aurait pas les moyens d’investir dans un bateau neuf (2,5 millions d’euros) de se lancer dans le métier. Le premier à en profiter est José Leprêtre dont le Rose de Cascia – un chalutier senneur long de 19,20 mètres – sera inauguré lors de «La Côte d’Opale fête la mer à Boulogne-sur-Mer», le weekend du 14 juillet. L’armement reste majoritaire, ce qui permet de conserver à Boulogne des droits de pêche de plus en plus convoités.

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Le Rose de Cascia, dont la coque a été mise à l’eau à Dieppe, est en cours d’équipement aux Pays-Bas et rejoindra Boulogne dès juillet.

Les cinq unités en chantier ou en commande vont aussi conforter les apports de pêche fraîche à Boulogne. «Si on estime à 500 tonnes l’apport annuel d’un navire, explique Eric Gosselin, c’est un volume supplémentaire de 2 500 tonnes, en année pleine, qui sera vendu en criée.»