La confiance n’est pas encore revenue dans l’Aisne
Dans l’Aisne, les professionnels du bâtiment sont plus affectés par la situation économique que dans les autres départements.
L’année 2014 sera elle aussi inscrite comme une année de crise pour notre secteur. Cette situation n’en finit pas et notre secteur traverse une crise sans précédent. Les entreprises sont à bout de souffle », constatent en cœur Ginette Platrier, présidente de la Fédération du bâtiment de l’Aisne, et son secrétaire général, Thierry Coulvier. Avec un département qui connaît les plus grandes difficultés pour relancer la machine, les responsables de la fédération comptent sur les collectivités pour donner un « peu » de souffle aux entreprises.
Une question posée aux responsables politiques du département et au préfet.
Ce dernier a répondu aux attentes des artisans. « La situation des collectivités locales n’est pas dégradée. Les taux d’endettement sont inférieurs ici à la moyenne nationale et les emprunts dits toxiques sont rares », a résumé le préfet à l’occasion de l’assemblée générale de la FFB qui s’est tenu en juin dernier. Les points de blocage en matière d’investissement ne sont pas financiers.
Si, pour le représentant de l’État, la principale subvention en direction des communes est passée de 8 à 11,5 millions d’euros cette année et si la commande publique représente 40% des investissements, « il ne faut pas oublier que le secteur privé, dans l’Aisne, lui, reste faible. Des dispositifs nationaux comme la rénovation énergétique sont en échec ».
Adhérer pour être plus forts
Les entreprises du bâtiment comptent sur un rebond du logement neuf annoncé depuis quelques mois. L’Aisne profitera-t-elle de cette embellie ? Tous l’espèrent et l’attendent. Autre point de blocage : le code des marchés publics qui serait trop contraignant pour les petites communes. Beaucoup d’entre elles seraient prêtes à faire appel à une entreprise locale de petite taille, souvent plus chère. Là aussi, collectivités et entreprises attendent un assouplissement de ce code.
La présidente de la FFB Aisne souligne des points positifs comme l’allègement de la fiscalité sur les plus-values immobilières ou sur les contraintes des investissements locatifs : « Mais ces mesures tardent à porter leurs fruits et la confiance n’est pas encore revenue. » C’est avec la verve que ses pairs lui reconnaissent que Ginette Platrier multiplie les échanges avec les élus pour s’élever contre l’absurdité publique.
Les exemples ne manquent pas : pénibilité au travail qui nécessiterait de mettre un contrôleur derrière chaque ouvrier pour évaluer la pénibilité quotidienne ; la ponction des caisses congés des salariés par l’État qui a fait main basse sur deux millions d’euros ; ou bien encore la loi sur le dialogue social dans les TPE qui va « casser », selon elle, l’ambiance familiale des entreprises.
« Ces mesures sont un frein au développement de nos entreprises et destructrices d’emploi », poursuit la présidente axonaise. Les entreprises du bâtiment sont de plus en plus nombreuses à adhérer à la Fédération, « prouvant ainsi leurs besoins de conseils et d’accompagnement dans la fiscalité, le social et le droit, ainsi que le professionnalisme de nos conseillers. Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts », conclu Ginette Platrier.