La CMA Hauts-de-France se bat pour les artisans
Avec 95% des artisans impactés par la crise du Covid-19 au 26 mars, la Chambre des métiers et de l'artisanat (CMA) est plus que jamais sur le terrain pour aider et orienter ces dirigeants en difficulté et éviter ainsi un bilan économique dramatique à la fin du confinement.
Depuis le début de la crise, l’artisanat est en première ligne : la fermeture des commerces non essentiels a été la première mesure d’Emmanuel Macron pour lutter contre la propagation du Coronavirus. Cette dernière a plongé 95% des artisans de la région, – au niveau national également -, dans une grande difficulté financière avec un chiffre d’affaires en chute libre, allant d’une baisse de 70% jusqu’à 100%. Pour la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Hauts-de-France, une première étape a été gagnée avec notamment le report des charges sociales : «Dès le début, nous avions une position claire : s’il n’y pas d’entrée d’argent, il ne doit pas avoir de sortie. Car beaucoup d’artisans ne possèdent pas une avance de trésorerie.»
À la CMA Hauts-de-France, qui enregistre 95 000 artisans sur le territoire régional, l’heure est à l’accompagnement. «Nous sommes là pour relayer les mesures du gouvernement, notamment sur notre site Internet mais surtout pour les accompagner, les orienter et faciliter les démarches, explique la CMA Hauts-de-France. Tous les artisans ne sont pas au courant des mesures et il faut savoir que chez les artisans chaque situation est particulière car ce sont de petites entreprises, il faut souvent traiter les problèmes au cas par cas.» Du côté des secteurs les plus impactés, la chambre note les services (coiffeurs, fleuristes, etc.) puis le bâtiment, avec l’arrêt presque total des chantiers survenu très vite après la fermeture des commerces non essentiels. Les secteurs de l’alimentaire et de la production, quant à eux, sont le moins impactés. «Les boulangeries, les boucheries-charcuteries et les traiteurs sont cependant actifs durant la crise pour aider à alimenter le pays, au même titre que les surfaces alimentaires», note la Chambre.
Un fonds de solidarité
Outre les mesures urgentes d’aide aux entreprises, un fonds de solidarité de 1 500 euros à été lancé spécialement pour les PME et TPE. Une mesure bénéfique – la moitié des artisans sont concernés dans la région – réservée aux entreprises qui réalisent moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires, aux entreprises, indépendants et micro-entrepreneurs ayant perdu plus de 70% de chiffre d’affaires au mois de mars 2020 par rapport au mois de mars 2019 ou dont l’activité a dû être fermée par décision administrative (restaurants, etc.).
Les chefs d’entreprise peuvent en bénéficier sur simple déclaration à partir du 31 mars. Le fonds de solidarité est institué pour une période de trois mois et sa durée d’intervention peut être prolongée pour une durée d’au plus trois mois. Reste à savoir les modalités de cette mesure. «Pour ce fonds de solidarité, nous sommes là pour expliquer les démarches et bien orienter les artisans, note la CMA Hauts-de-France qui comptabilise 1 000 collaborateurs dans toute la région. Nous les incitons à nous appeler*, nos services sont gratuits et nous répondrons cas par cas. L’objectif aujourd’hui c’est qu’il n’y ait pas de fermeture d’entreprise à la fin de la crise. Nous nous battrons pour cela.»
Un ancrage territorial
Forte de ses 40 antennes territoriales, la CMA Hauts-de-France est présente sur tout le territoire. Ce maillage lui permet d’être au plus près des artisans mais surtout des communes. Car cette bataille de l’après Covid-19 n’est pas entamée mais des actions sont déjà en réflexion. «Nous travaillons avec les EPCI avec nos 24 commissions dans toute la région, et nous allons continuer ce travail après la crise en ciblant les entreprises en plus grande difficulté dans chaque territoire pour alerter les communes car beaucoup de commerçants font vivre un village», continue la CMA Hauts-de-France.
*09 72 72 72 07.