La Chine et la Russie : nouvelle stratégie d'Altima
Altima, première agence interactive indépendante en France, a fait du e-commerce sa spécialité. Afin d’accompagner au mieux ses clients, elle se lance à l'assaut de la Chine et de la Russie.
Le pari de la vente à distance (VAD) n’était pas gagné d’avance, surtout dans les années quatre-vingt-dix. A l’époque, le web était tout juste en période d’amorçage. Et si l’apogée de la bulle internet, dix ans après, n’a pas toujours était que bénéfique, elle a malgré tout suscité bon nombre de vocations. L’ère du XXIe siècle a bouleversé l’économie traditionnelle en économie immatérielle. La société Altima, implantée en métropole lilloise depuis 1997, fait partie des acteurs de cette révolution numérique.
Une entreprise en avance sur son temps. Arnaud Monnier n’a alors que 23 ans quand il emprunte le chemin de l’entrepreneuriat, avec comme fil conducteur l’innovation. Le Nord restera le choix de cet enfant du plat pays qui saura exploiter les richesses de ce terrain fertile. Avec en poche un diplôme de management, ce visionnaire décide alors de s’accaparer du marché du e-commerce, encore peu évolué au cœur du réseau français. Une décision qu’il ne regrettera pas, car aujourd’hui son agence digitale multi-expertise est devenue une niche technologique dorée générant 19 millions d’euros de chiffre d’affaires. “En ces années quatre-vingt-dix, mon ambition était d’accompagner les clients vers une vision marketing différente. Il existait déjà des agences ‘technophiles’ mais qui n’aspiraient pas à une stratégie de vente en ligne. J’ai voulu me démarquer en prônant le développement de l’outil internet, perçu à cette époque comme un outil de communication”, se souvient le fondateur qui est donc arrivé à pic pour amorcer cet accompagnement auprès des entreprises. “Au début de l’activité, les agences nationales de développement internet n’étaient pas forcément au point, tout comme leurs clients. De ce fait, nous étions légitimes et Altima a su s’adapter aux évolutions numériques et aux attentes rapidement”, souligne-t-il. En 15 ans, plus d’une centaine de grands comptes (80% de l’activité), tels que La Redoute, La Poste, Universal Music, ou le Club Med, se sont bousculés au portillon de cette première agence interactive indépendante française qui est devenue une référence dans le e-commerce, en promettant de faire fructifier les recettes de ces mastodontes dans l’Hexagone et à l’international. C’est ainsi que la société qui déploie toute une palette de services, allant de l’expertise marketing, à l’amélioration du taux de conversion d’un site en passant par des dispositifs de fidélisation ou encore un besoin de refonte, s’est lancée dans la conquête de la Chine et de la Russie pour mieux guider sa clientèle.
Rapprochement capitalistique avec l’agence Them. “Afin de continuer notre développement, nous ne pouvions pas faire autrement que d’accompagner nos clients et distributeurs qui s’installent dans des pays présentant un potentiel e-commerce colossal”, avance le directeur. La Chine, comptant 546 millions d’internautes, devrait en effet détrôner les Etats-Unis sur ce terrain d’ici 2015. Quant à la Russie, elle possède un potentiel de croissance notable pour les VADistes avec 67 millions d’internautes. Deux réels viviers pour le commerce à distance, qui demandent cependant une maîtrise de l’interculturel en matière numérique. Ainsi, Altima a pris une participation dans le capital de l’agence Them, une société pékinoise experte en référencement de moteurs de recherche. Ce rachat permet d’optimiser le développement à l’international du groupe avec ses 35 collaborateurs (dont 6 nationalités différentes et 9 langues parlées) déployés dans la capitale chinoise mais également à Shanghai et Moscou. “Nous sommes obligés de connaître les règles des autres marchés. Par exemple, en Chine, l’ergonomie est beaucoup plus ramassée, les stratégies sont différentes. Pour s’imprégner de ces usages, nous avons donc entrepris l’année dernière un rapprochement capitalistique avec l’agence Them. Un de nos anciens salariés de Roubaix est aujourd’hui le PDG de l’agence de Pékin”, commente Arnaud Monnier. Les dirigeants de Them, Hacene Taibi et Eric Morelle (Chine), ainsi qu’Euryale Chatelard (Russie), sont donc devenus associés du groupe Altima, fort en tout de 250 collaborateurs répartis sur les trois agences françaises et le continent asiatique. Cependant, l’agence roubaisienne concentre à elle seule 175 salariés. Au-delà des frontières, la société devrait connaître une hyper-croissance, estimée selon son fondateur à 50%, contre seulement 10% sur le territoire français.
Collaboration avec Hybris, une autre stratégie. Pour renforcer également son positionnement au niveau national et international, le groupe s’est aussi rapproché d’Hybris, éditeur d’une plate-forme de commerce omnicanal, à destination des entreprises BtoB et BtoC, nommé au rang de leader pour la deuxième année consécutive dans le dernier “Magic Quadrant pour l’e-commerce” de Gartner. “Nous sommes ravis de ce partenariat avec Altima. En effet, leur compétence en matière de campagne marketing, leur solide implantation en France et leur forte présence dans le secteur de la distribution en font un allié de choix qui s’inscrit parfaitement dans notre stratégie de développement”, souligne Eric Chemouny, vice-président Europe du Sud d’Hybris. Un partenariat fructueux qui ne devrait que consolider l’objectif de ces deux sociétés qui n’est autre que conquérir le monde et évincer la concurrence à travers l’éclatement de leurs clientèles. “Les tendances cross-canal et cross-devices ont également été des arguments pour choisir une solution de e-commerce mondialement reconnue pour ses performances en matière de commerce omnicanal et de déploiement à l’international comme Hybris, conclut Frédéric Grignion, directeur associé en charge du pôle technique chez Altima. Des projets les plus simples aux campagnes plus complexes, Hybris est un partenaire idéal pour l’agence.”