La Chimie lorraine en quête de visibilité…
Tiraillée entre les taxes liées à l’énergie et une réglementation inflationniste, les chimistes lorrains s’adaptent à un marché mondial agressif. Le tout avec en toile de fond une pyramide des âges inversée nécessitant des besoins de main-d’œuvre conséquents.
Visibilité ! C’est le maître mot aujourd’hui des chimistes lorrains. Non pas au niveau des marchés mais en termes de fscalité, notamment sur l’énergie et sur la réglementation en vigueur. «Nous ne savons pas ce que seront les taxes de demain. Il nous faudrait un plafonnement des taux pour nous donner de la visibilité», assure François Borca, le directeur du site de la Madeleine de Novacarb, membre de l’Union des industries chimiques (UIC) Est. D’après l’union, le coût de l’énergie représente en moyenne pour l’amont de la flière (chimie minérale et organique) entre 15 % et 20 % de ses prix de revient. La révolution énergétique aux États-Unis avec l’exploitation du gaz de schiste n’est pas faite pour arranger les choses en matière de compétitivité.
Compétitivité à renforcer
«La chimie française enregistre une grosse perte de compétitivité, c’est plus que préoccupant», assure Gilles Schaff, l’ancien président de l’UIC Est (Savino Leone de Solvay Chalampé vient de lui succéder le 19 juin). Au quatrième rang mondial il y a dix ans, l’Hexagone est aujourd’hui au sixième distant de l’Asie et des États- Unis. Si la bataille énergétique version fscalité n’est pas gagnée, celle d’une réglementation commune notamment au niveau européen est loin de l’être également. «Notre croissance est subor- donnée à un renforcement de la compétitivité avec la mise en place de mesures adaptées.» Sans compter les besoins en recrutement du fait d’une pyramide des âges vieillissante. «Le manque d’attractivité de notre secteur n’est pas un constat nouveau. L’image peu valorisée de la chimie est associée à une méconnaissance de nos métiers.» L’urgence est de mise dans le secteur