La CCI Grand-Lille distingue des entreprises qui font appel à ses services

La Chambre consulaire, qui cherche à faire connaître sa mission d’accompagnement des entreprises, récompense depuis l’an dernier des dirigeants accompagnés par ses conseillers. Sept lauréats ont été célébrés le 19 mai  au Théâtre du Nord.

 

Maritan a frôlé la cessation de paiement en septembre dernier. Cette PME douaisienne (chauffage, plomberie sanitaire) de 12 salariés doit sa survie à l’accompagnement de la CCI. “Notre trésorerie était asséchée, reconnaît Hervé Wojcieszak qui a repris Maritan en 2011. Grâce à la CCI nous avons pu trouver des partenaires financiers. Maintenant la stabilité est revenue.” Au point que Maritan envisage d’embaucher à la rentrée prochaine.

Le 19 mai dernier, au Théâtre du Nord, Hervé Wojcieszak et la conseillère de la CCI qui l’a accompagné ont reçu chacun un trophée. Car, en réalité, les Trophées de l’accompagnement récompensent des binômes : le dirigeant d’entreprise et le ou les “CDE” ainsi qu’on appelle les conseillers en développement économiques à la CCI Grand-Lille. “Je crois en ce binôme car il permet au chef d’entreprise de sortir de l’isolement“, a affirmé Philippe Hourdain, le président de la CCI Grand-Lille. Une centaine de CDE constituent le fer de lance de cette mission “méconnue” de la CCI Grand-Lille : l’accompagnement des entreprises. Une prestation de conseil gratuite pour les entreprises et qui couvre un large spectre de problématiques : le développement commercial, l’accès au financement, les ressources humaines, etc. Les sept entreprises lauréates de cette 2^e édition ont été sélectionnées parmi treize nominées, elles mêmes choisies parmi vingt-sept.

Des lauréates de cette année, l’expertise de la CCI Grand-Lille a permis de sortir une autre entreprise d’une mauvaise passe : Crouzet agencement (menuiserie à Roubaix), lauréate du prix du Coup de cœur du jury. Jean-Maurice Morque, le dirigeant, a une formule pour résumer les turbulences par lesquelles Crouzet agencement est passée : “Nous étions dans une position de résistance, nous sommes à présent dans une position de croissance.” Quand Jean-Maurice Morque décide de la reprendre en 2009, l’entreprise perdait de l’argent. “Après reprise, elle perdait encore plus d’argent“, révèle-t-il. Le patron n’hésite pas à faire appel à la CCI Grand-Lille en 2012. Jusqu’à trois conseillers accompagnent Crouzet agencement, laquelle bénéficie notamment du dispositif Ardan (voir encadré).

Sans l’accompagnement de la CCI, Benoît Decoëne, dirigeant de Canler (collecte et distribution de pommes de terre à Saint-Omer), avoue qu’il n’aurait pas pu accéder au financement qui a permis à son entreprise d’acquérir du foncier pour son projet de déménagement. “L’endroit où nous étions se trouvait en zone agricole, donc non constructible. Nous étions au pied du mur : soit arrêter l’activité, soit trouver un autre terrain. Et pour cela il nous fallait du financement.“

L’accompagnement de la CCI ne bénéficie pas qu’aux entreprises en difficulté. La plus jeune entreprise de cette promotion est Au fil des saisons, une épicerie de produits du terroir à Rieulay. Dans ce cas, l’accompagnement a consisté en une expertise pour consolider le démarrage de l’activité. Même l’Imprimerie nationale à Douai a fait appel à la CCI pour  accompagner un changement en interne ! 

 

Encadré:

Le dispositif Ardan, un contrat aidé

Le dispositif Ardan est une sorte de contrat aidé au niveau régional. Pendant six mois, seul le tiers de la rémunération  est à la charge de l’entreprise, le reste étant financé par Pôle emploi. Le salarié employé au titre du contrat Ardan est généralement un cadre qui réalise une mission précise et qui peut être embauché en CDI au terme de sa mission. “Pour l’entreprise, c’est une période d’essai avec un engagement moins contraignant. Mais dans 80% des cas, le CDI est confirmé“, explique-t-on à la CCI.