La CCI Grand-Lille cultive ses champs
La CCI Grand-Lille a lancé sa première soirée sur l'agroalimentaire en territoire audomarois le 20 mars dernier. Celle-ci a rassemblé une centaine d'entreprises pour une conférence, des speed-datings et une sensibilisation à la troisième révolution industrielle (TRI).
Une centaine de chefs d’entreprise de Flandres et de l’Audomarois se sont rendus à Renescure, dans une ancienne ferme datant de la fin du XIXe siècle et qui accueille désormais séminaires et réunions. Au menu, des ateliers speed-dating et une conférence de Sophie de Reynal, directrice marketing et commercial de l’agence de communication alimentaire Nutrimarket, qui a longuement exposé les changements récents du marché. «La crise a beaucoup impacté les modes de consommation. D’abord parce qu’ils ont été touchés au porte-monnaie. Mais les arbitrages ne se sont pas faits sur l’agroalimentaire. Les premiers prix sont en baisse en France. Il y a même des discounts qui ferment.» Pour faire face à une concurrence toujours grandissante, l’experte conseille de s’aligner sur les cinq tendances de fond du marché : praticité, éthique, santé, naturalité et plaisir.
Bâtonnets de pizza et biscrus... Si les clients deviennent de plus en plus sensibles au made in France, à l’aspect «vert», naturel et pratique, ils ne sont pas effrayés par certaines innovations qui brisent pourtant les codes alimentaires tels les bâtonnets de pizza, les biscrus ou encore la carte de la simplicité dans l’élaboration des produits (par exemple les glaces Häagen-Dasz : un fruit, du lait, du sucre). «Le plus important des changements réside dans les réseaux de distribution», avance Sophie de Reynal. Drive, street food, livraison à domicile…, ce segment sera un marché de 2,8 milliards d’euros d’ici 2015 et il augmente de 2,5% tous les ans. Vente en ligne ou directe, formats de packaging ont retenu l’attention des acteurs du secteur en Flandres et dans l’Audomarois. «Nous poussons à la création d’une véritable filière produits agroalimentaires, à fédérer les nombreux fleurons présents dans la région. Si on peut les aider à mutualiser certaines choses…», a promis Bénédicte Brienne, manager du secteur consulaire de Flandres.
La terre, ressource sous tension
La région est agricole, surtout le Pas-de-Calais et le sud du département du Nord. La Flandre a gardé une certaine tradition et la Côte d’Opale n’est pas en reste. Pour autant, les dispositions foncières ne sont pas à la fête. La France perd en effet l’équivalent d’un département par an en surfaces agricoles. Dans la région, la perte s’affiche avec un taux d’artificialisation de 16%, le double de la moyenne nationale. Entre 1990 et 2000, le Nord-Pas-de-Calais a perdu 21 000 hectares de terres agricoles, une perte due entre autres à l’habitat résidentiel, la reprise difficile des exploitations, la fusions de certaines d’entre elles…