La Bourse de Paris termine en hausse après la BCE

La Bourse de Paris a conclu en nette hausse de 1,19% jeudi, les investisseurs estimant que la Banque centrale européenne (BCE) est arrivée au pic de son resserrement monétaire après avoir annoncé...

La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT
La salle de contrôle d'Euronext, société qui gère la Bourse de Paris © ERIC PIERMONT

La Bourse de Paris a conclu en nette hausse de 1,19% jeudi, les investisseurs estimant que la Banque centrale européenne (BCE) est arrivée au pic de son resserrement monétaire après avoir annoncé une dixième hausse de ses taux directeurs.

L'indice vedette CAC 40 a bondi de 86,10 points à 7.308,67 points. La veille, il avait cédé 0,42%.

Les annonces de la BCE à l'issue de sa réunion de politique monétaire constituaient l'événement majeur de la séance, particulièrement attendues des investisseurs.

L'institution monétaire européenne a opéré une dixième hausse d'affilée de son taux d'intérêt de référence depuis juillet 2022, la BCE signalant que son cycle draconien de resserrement monétaire pouvait toucher à sa fin, mais sans pouvoir assurer que "le pic" des taux était atteint.

"La BCE ne peut pas dire formellement être arrivée à un pic, on est toujours avec une inflation très élevée et elle veut garder une certaine marge de manœuvre", estime Nadia Gharbi, économiste chez Pictet AM.

Toutefois, "le message principal est que les taux vont être maintenus à un niveau élevé pendant une longue durée, ce qui indique tout de même qu'on arrive au pic de la hausse des taux", ajoute l'économiste.

La hausse cumulée des taux au cours des quatorze derniers mois atteint désormais 4,50 points de pourcentage, un choc inédit pour la zone euro.

Le tour de vis monétaire des derniers mois a entraîné une envolée des coûts d'emprunt pour les ménages et les entreprises, influant sur la demande et donc la distribution de crédit.

La BCE a ainsi abaissé jeudi ses prévisions de croissance en zone euro jusqu'en 2025. Celle-ci ne devrait atteindre que 0,7% en 2023, contre 0,9% attendu auparavant, puis 1,0% en 2024 et 1,5% en 2025.

En cause ? "L'Allemagne est en récession, son économie se contractant depuis deux trimestres, et les indices PMI prospectifs de l'Europe sont profondément en territoire de contraction", détaille Ben Laidler, analyste chez eToro.

"C'est pourquoi il s'agira probablement de la dernière hausse des taux d'intérêt en Europe", conclut l'analyste.

Sur le marché des changes, l'euro était en repli face au dollar: il lâchait 0,65% à 1,0660 dollar vers 16H10 GMT, sans toutefois tomber au-delà de son plus bas de fin mai, où il avait atteint 1,0635 dollar.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt se détendaient nettement en Europe, passant de 2,65% mercredi à 2,59% jeudi pour l'intérêt de l'emprunt de l'État allemand à 10 ans. Le français à même échéance évoluait à 3,12%, contre 3,19% la veille.

Les banques portées par les taux élevés

Soutenues par la perspective de taux élevés pour une longue durée, les valeurs bancaires étaient recherchées jeudi. BNP Paribas a clôturé en hausse de 2,35% à 61,30 euros, Axa de 1,98% à 29,15 euros, Crédit Agricole a gagné 1,46% à 11,71 euros et Société Générale 1,39% à 26,56 euros.

Le luxe et l'immobilier portés par la Chine

La banque centrale chinoise a réduit jeudi un ratio de référence, la troisième baisse de taux en l'espace d'un mois, pour tenter de relancer une activité à la peine dans la deuxième économie mondiale.

Sensibles au marché chinois, deuxième économie mondiale, les valeurs du luxe ont grimpé dans le sillage de la décision.

Hermès a gagné 2,17% à 1.876,00 euros, LVMH est grimpé de 1,78% à 742,60 euros et le géant des cosmétiques L'Oréal de 1,13% à 402,00 euros.

Le secteur immobilier, qui a aussi profité des annonces de la banque centrale chinoise, a progressé. Bouygues a gagné 2,49% à 32,91 euros et Vinci 2,13% à 106,24 euros.

Euronext CAC40

mgi/cdu/pta 

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