La bonne paie...

«Cramer la caisse». Voilà une expression sortie de la présente campagne électorale. Cette pauvre caisse est plombée par notre dette abyssale de quelque 2 900 Mds €. Soit 115 % du PIB. 

La bonne paie...

Pourtant, la boîte de Pandore est ouverte, celle du chapelet de promesses. Un grand classique. Voilà que les candidats pérorent à tout propos sur ce qui apparaît comme un mot soudainement magique. LE pouvoir d’achat. On en donnera la définition : «la quantité de biens et de services que l'on peut acheter avec une unité de salaire.» En décortiquant les programmes électoraux, on trouve sur ce sujet qui concerne directement la vie de l’entreprise, quelques propositions sensées et beaucoup de démagogie. En somme, les impétrants proposent d’augmenter les salaires. De 10 %, 15 %, 20 % ? Passer le SMIC de 1 200 € à 1 400 € ? À plus de 2 000 € propose l’un ? Dans l’enthousiasme général, on se perd en conjectures, et on ne sait plus vraiment si on parle de net ou de brut. Quant à comment y parvenir, les solutions avancées sont pour le moins alambiquées voire nébuleuses. Avec 1 603,12 €, la France se classe 5e de l’UE quant au montant mensuel brut du Smic, derrière le Luxembourg, l’Irlande, la Belgique, l’Allemagne. Côté pouvoir d’achat, la France apparaît en 2021, selon le baromètre Purchasing Power de GfK, en 15e position sur 42 pays observés, avec un pouvoir d’achat par habitant de 20 662 €, pour une moyenne européenne à 15 055 €. Faut-il absolument faire bondir les salaires pour doper le pouvoir d’achat hexagonal ? N’est-ce pas un tropisme ? N’y a-t-il pas d’autres leviers - comme d’apprendre à consommer plus rationnellement ou à optimiser un budget quotidien - ? Aux grandes théories fumeuses, ne pourrait-on pas préférer le bon sens et le pragmatisme ? Le conseilleur n’est pas forcément le payeur qui reste le chef d’entreprise. Le patron dans sa TPE ou sa PME… c’est le patron. Une prime, une augmentation, c’est de son libre arbitre. La France a toujours l’un des coûts horaires de main-d’œuvre des plus élevés, comme d’ailleurs la part de cotisations sociales et autres à charge de l’employeur. Si pour gagner plus, on travaillait plus ? Vraiment. Le mérite et sa reconnaissance, cela a du bon.