La belle histoire de Stibidik
Lancée voilà un an, l’aventure de la start-up Stibidik a pris son envol. Animée par trois amies passionnées de mode, elle entre dans une nouvelle phase de son développement. Rencontre avec trois drôles de dames… et un homme tout aussi motivé.
C’est l’histoire de trois copines animées, depuis toujours, d’un intérêt commun pour la mode, longtemps partagé dans les fous rires à la sortie des cours. Amal Belabbes, Lucie Metz, Alicia Janin se retrouvèrent toutes dans le même cursus, au Conservatoire national des arts et métiers à Nancy. Elles en sortirent masterisées. Chacune d’elle prit une voie professionnelle divergente. Alicia Janin devint assistante marketing et manager des ventes beauté au Printemps, pendant qu’Amal Belabbes prit des responsabilités au département export du groupe Saint-Gobain Pont-à-Mousson. Lucie Metz, elle, sera chef de projet à la Poste. Leur amitié restera intacte. «Nous continuions à faire des vide dressing», note Amal Belabbes. Un jour, au cours d’une conversation, le même sentiment de stagner dans leurs carrières transparaît. «Nous nous sommes rendues compte que nous manquions d’adrénaline, de prise de risque. Alors, fin 2015, nous avons quitté nos emplois respectifs pour partir à l’aventure ensemble». Avec une idée en tête : offrir au grand public une ouverture sur des vêtements ultra personnalisés, auprès de professionnels reconnus. Muées en Personal Chineuses, Lucie, Alicia et Amal conceptualisent étape par étape un service de sélection de pièces inédites trouvées dans les boutiques de luxe d’occasion. Les trois néo-créatrices ne manquent pas d’énergie et s’emploient à un brainstorming de tous les instants.
LA MODE DIGITALISÉE
Au fil des démarches et des semaines, le projet se structure, via Alexis Lorraine notamment. «Nous ne voulions pas dans notre future dénomination de termes en «ing», trop courants. Je me suis souvenue d’un mot inventé par ma mère Khadija, dans les années 70, à Marrakech : «Stibidik». En dialecte marocain, cela signifie «choisis avec tes mains». Ma mère et ses amies, issues de familles modestes, avaient souci de l’élégance. Elles ont utilisé le code Stibidik pour désigner le lieu de la chine où elles trouvaient des vêtements et accessoires», sourit Amal Belabbes à cette évocation. Ainsi nommée, la jeune start-up ouvre ses portes en 2016 au Paddock, espace de coworking et de lancement des activités débutantes. À l’été de cette même année, Thomas Jost, spécialisé dans l’ingénierie informatique et les solutions innovantes, rejoint le trio féminin. Si dans ses premiers mois, Stibidik a rallié une clientèle estudiantine et de jeunes femmes urbaines, l’équipe comprend rapidement que pour être viable, l’entreprise doit se diversifier. En somme changer son fusil d’épaule pour faire décoller le business. «Nous proposons aux dépôts-ventes, aux friperies de numériser leurs stocks, de les gérer par des données de pilotage et de les synchroniser en temps réel sur la toile. Cela a le grand avantage de faire disparaître la contrainte de disponibilité d’un article. Nous rencontrons un grand intérêt de leur part et avons déjà trouvé plusieurs partenaires. L’ambition est de faire grandir le réseau», précise Amal Belabbes. Le quatuor largue les amarres pour une nouvelle étape de son voyage entrepreneurial. Hyper pros et complémentaires dans leurs compétences, Alicia, Amal, Lucie et Thomas ont assurément pris le bon cap.