Enseignement supérieur

L’UPJV lance une nouvelle formation d’ingénieur en cybersécurité

À la rentrée prochaine, l’Université Picardie Jules-Verne ouvrira une nouvelle formation d’ingénieur en cybersécurité à Amiens. Un cursus de trois ans qui permettra à la fois de conserver plus d’étudiants sur le territoire mais aussi de répondre à un réel besoin des entreprises et collectivités locales.

Les entreprises et les collectivités sont la cible d’attaques régulières. (c)Adobestock
Les entreprises et les collectivités sont la cible d’attaques régulières. (c)Adobestock

La crème des ingénieurs en cybersécurité de demain se formera à Amiens. C'est en tout cas le souhait de l'UPJV qui lance dès la rentrée 2023, un nouveau cursus sur trois ans. Avec le double objectif de répondre à un besoin local, et à conserver des étudiants à haut potentiel. Le choix du diplôme d'ingénieur ne laisse ainsi rien au hasard. « Le diplôme d’ingénieur est un titre particulièrement apprécié et l’offre locale se limite à des établissements privés, d’où notre volonté de proposer une école d’ingénieurs publique », explique Gilles Dequen, directeur de l'Unité de recherche MIS et vice-président en charge du Numérique au sein de l’UPJV d’Amiens. De quoi attirer (ou retenir) les étudiants à haut potentiel sur le territoire.

C'est d'ailleurs la même logique qui a conduit l'UPJV à la création d'un diplôme d'ingénieur en logistique innovante à Saint-Quentin. Mais mieux vaut éviter les concurrences, entre universités à l'échelle régionale. L’UPJV a donc imaginé deux diplômes en cohérence avec les écosystèmes locaux. « À Saint-Quentin, il existe un vrai savoir-faire autour de la logistique, explique Gilles Dequen. À Amiens, il se trouve que le laboratoire du MIS est le seul en Hauts-de-France à avoir des chercheurs en cryptologie, en cybersécurité ou encore en anonymisation de données. Il était donc opportun de proposer ici un diplôme d’ingénieur en cybersécurité, une formation qui actuellement n’existe pas. »

Une classe en septembre 2023

Cette nouvelle formation s’adresse à des étudiants détenteurs d’un bac +2, « principalement des élèves issus de prépa ou d’une licence en informatique », souligne Cyril Drocourt, enseignant-chercheur à l’UPJV, responsable du cycle ingénieur en cybersécurité. Les candidats, après s’être inscrits administrativement, seront reçus en entretien avant d’intégrer ou non la première promotion qui fera sa rentrée des classes en septembre prochain à Amiens. « La première année s’effectuera en formation initiale afin d’assoir les bases de tous les étudiants en mathématiques et en informatique. L’objectif est d’amener le groupe [ndlr, entre 20 et 30] à un niveau homogène », ajoute Cyril Drocourt.

À la rentrée 2023, l’UPJV ouvrira une nouvelle formation d’ingénieur en cybersécurité. ©Aletheia Press/ D. La Phung

Pour déterminer le programme de ce cursus, l’UPJV s’est appuyée sur l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), un service d’État qui fait autorité en France en matière de défense des systèmes d’informations. « Nous souhaitons également proposer des interventions de professionnels comme Dell cybersécurité, CGI, des militaires, des établissements de santé et même l’ANSSI avec qui des liens ont été établis lors du dernier Forum International de la Cybersécurité à Lille », confie Gilles Dequen.

Des entreprises intéressées

Après une première année classique, les deux années suivantes se feront en alternance, car si le diplôme d’ingénieur attire les étudiants, la cybersécurité, intéresse, elle, particulièrement les acteurs économiques. « Il existe de réels enjeux aussi bien pour les entreprises privées que pour les collectivités ou les établissements publics qui subissent de plus en plus d’attaques. Les hackers ne s’en prennent plus seulement aux grands comptes mais aussi aux PME locales », observe Cyril Drocourt. Cette formation arrive donc à point nommé pour des structures qui ont pris conscience de leur vulnérabilité. « La force de ce cursus est aussi d’aborder globalement la cybersécurité, ce qui permet aux étudiants de toucher un peu à tout », conclut l’enseignant-chercheur. Les candidatures sont ouvertes jusqu’à la mi-juin.