L’intelligence artificielle construit le monde sécuritaire de demain

Automatisation à outrance, démocratisation dans la lutte contre la cybercriminalité, l’intelligence artificielle fait couler beaucoup d’encre. Entre véritable évolution et inquiétude réelle d’une maîtrise technologique, les utilisations en matière sécuritaire se multiplient. Cas d’école avec l’École Mines Nancy et l’Armée de l’Air qui collaborent pour la surveillance de certains sites militaires.

© : Mines Nancy
© : Mines Nancy

Nom de code : Scar ! Signes particuliers : robot quadrupède bourré d’intelligence artificielle (IA) développé par l’école Mines Nancy et permettant la recherche d’objets suspects et la surveillance de zone prédéfinies sur certains sites militaires. Ce n’est pas un scénario d’anticipation mais bien une réalité concrète et palpable. La donne n’est pas nouvelle de l’utilisation de robots dans l’univers de la sécurité. La démonstration faite, le 15 novembre dernier, sur le site militaire de la base aérienne de Nancy-Ochey, s’affiche comme les réelles prémices d’une véritable démocratisation (voire de la mainmise) de l’intelligence artificielle dans le secteur. «Nous allons accompagner l’Armée de l’Air et de l’Espace dans la surveillance locale d’emprises assistée par des outils d’IA. Basée sur la remontée des besoins du terrain, l’objectif de cette collaboration, initiée par la base de Défense de Nancy, est de mettre l’IA au service des opérateurs et de la surveillance des systèmes dans une approche résolument éthique», explique-t-on chez Mines Nancy. L’école et l’Armée de l’Air viennent de signer un partenariat pour le développement de ces technologies. «En collaboration, nous allons développer des démonstrateurs de robotique autonomes répondant aux besoins de surveillance des sites sensibles. Ils seront développés par des étudiants de l’école, notre TechLab et les forces opérationnelles de la Base de Défense de Nancy et de l’Armée de l’Air et de l’Espace», assure Mines Nancy.


Utilisation éthique

Les retours d’expérience des exercices effectués seront ensuite partagés afin de favoriser les contacts et développer un réseau d’expert et d’entreprises concernés par ces sujets technologiques. La base aérienne 133 de Nancy-Ochey s’affiche déjà «comme une vitrine technologique grandeur nature pour les systèmes de surveillance du futur.» La coopération public-armée se veut un partenariat annoncé comme durable. «Sur le long terme, l’association entre l’Armée de l’Air et de l’Espace et l’école va permettre d’héberger le développement de futurs projets et tests grandeur nature autour de systèmes de surveillance innovants à la Base de Défense Nancy.» Une chaire spécifique au sein de l’école vient d’ailleurs d’être mise en place. «Elle permettra de faciliter la collaboration académique-recherche avec l’armée. Les outils qui découlent de ce partenariat seront directement co-conçus avec les opérationnels de l’armée pour répondre aux mieux aux besoins.» Les deux partenaires assurent que «cette collaboration est basée sur une utilisation éthique de la robotique et de l’intelligence artificielle.» La grande question, et ce quel que soit le domaine spécifique de la sécurité concerné, est de savoir si l’intelligence artificielle ne va pas supplanter l’activité humaine ? Les agents de sécurité ne laisseront-ils pas la place demain à de véritables «Robocop» genre cyborgs ? «Le robot et son intelligence artificielle ne remplacent pas les métiers. Ils interviennent comme fonction support. » On est rassuré…

L’ère de l’hyper-automatisation

Automatisation hier, hyper-automatisation aujourd’hui ! L’intelligence artificielle entraîne cette évolution sociétale et entrepreneuriale. Les écosystèmes de plateformes nécessaires à l’automatisation et de plus en plus de processus opérationnels se nourrissent uniquement de données. La Data, et surtout sa maîtrise, est devenu le véritable enjeu aujourd’hui. Les entreprises, tous secteurs confondus, ne semblent plus avoir d’autres choix que d’investir dans des technologies toujours plus sophistiquées pour gérer ces quantités abyssales de données. L’univers de la sécurité n’échappe pas à la règle. Quid de l’humain dans tout cela ?