L’heure des comptes
Paysage urbain quasi surréaliste ce 30 juin au matin. La carcasse d’un bus incendié à proximité du centre des Nations à Vandœuvre interpelle le travailleur du matin en route pour prendre son poste.
Plus loin, des voitures incendiées et au sol des cendres encore fumantes suite aux violences urbaines perpétrées dans la nuit, témoignent de la violence nocturne des combats urbains. Dans les quartiers dits sensibles de l’agglomération nancéienne, les mêmes scènes de désolation. La mairie de quartier du Plateau de Haye n’est plus que cendres, le centre des impôts vandopérien a été littéralement vandalisé. Scènes similaires dans tout le département de Meurthe-et-Moselle, à Longwy, Mont-Saint-Martin, en passant par Jarville, Lunéville, Tomblaine ou encore Gorcy. Des commerces de proximité mis à sac et surtout une vague d’incompréhension générale sur ces émeutes à l’échelle nationale dont l’étincelle a été le triste décès du jeune Nahel survenu le 27 juin à Nanterre. Sidérants et choquants, les actes perpétrés par une poignée de jeunes (voire très jeunes), mais pas vraiment surprenants. Le terreau apparaissait fertile pour voir exploser cette colère déjà sous-jacente d’une partie d’une jeunesse à la dérive générale. L’heure des comptes a sonné dans tous les sens du terme et la note sera lourde. L’écosystème économique se mobilise histoire d’épauler et d’accompagner au mieux, les commerçants et entreprises touchés de plein fouet par ces violences. Toutes les organisations, fédérations, réseaux consulaires, organismes bancaires mettent en place des dispositifs adaptés pour tenter d’accompagner la reconstruction pour celles et ceux qui ont tout perdu. La Région Grand Est débloque un fonds d’aide d’urgence de 10 M€ (5 M€ pour la reconstruction des services publics dans les communes touchées et 5 M€ en aide aux TPE et commerçants impactés). L’Urssaf Lorraine propose des solutions adaptées (délais de paiement de cotisation patronales ou de cotisations sociales personnelles pour les travailleurs indépendants), pour accompagner les entrepreneurs en difficulté. Une énième union sacrée nécessaire mais qui ne peut résoudre la réelle question de fond. Pourquoi ? Il serait temps de combattre réellement les racines du mal ayant entraîné ce déferlement de haine...